La police était sur le qui-vive, à Bruxelles, samedi 1er mai, alors qu’une concentration de milliers de personnes, baptisée « La Boum 2 », était attendue dans l’après-midi au Bois de la Cambre, l’un des plus grands espaces verts de la capitale belge. Au début du mois d’avril, une autre manifestation avait mobilisé, au même endroit, des milliers de jeunes réclamant un allègement des mesures sanitaires et une prise en compte de leurs difficultés en raison de la pandémie.
Ce qui était, dans l’esprit des organisateurs, un poisson d’avril et un appel à faire la fête avait rapidement tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre, massivement présentes sur place. Les organisateurs de cette première « Boum » se sont, depuis, désolidarisés des auteurs des violences, et se sont rassemblés dans un collectif appelé « L’Abîme », imaginant une réédition de l’événement. Depuis plusieurs jours, le bourgmestre de la ville, Philippe Close, avait annoncé qu’il ne laisserait pas les choses dégénérer une deuxième fois.
A la demande des autorités judiciaires, Facebook avait supprimé la page appelant à un nouveau rassemblement. Elle est toutefois réapparue sous une autre forme à la veille de l’événement et quelque 4 000 personnes ont manifesté leur envie de se rendre sur place. Elles étaient 25 000 initialement.
« Un piège », selon le premier ministre
Selon certaines informations, démenties par un porte-parole des organisateurs, des groupes extrémistes et un noyau dur de « gilets jaunes » avaient prévu de profiter de l’occasion pour provoquer des affrontements avec la police. Lors de la première édition, les heurts avaient duré plusieurs heures et les forces de l’ordre avaient dû mobiliser arroseuses et cavalerie pour calmer les esprits.
Samedi, la police municipale devait être renforcée par celle d’autres arrondissements et la police fédérale. Des drones étaient utilisés pour la surveillance de la vaste zone arborée où les jeunes devaient se rassembler.
Vendredi, le premier ministre, Alexander De Croo, a invité ceux qui auraient été tentés de participer à l’événement à ne pas tomber dans « un piège ». La ministre de l’intérieur, Annelies Verlinden, a de son côté rappelé que l’événement était interdit, ce qui pouvait entraîner la verbalisation de tous les participants. Des responsables d’hôpitaux ont lancé, eux aussi, des appels au calme, soulignant la fragilité d’un système de santé qui était au bord de la rupture au cours des dernières semaines en raison du nombre d’admissions et de placements en soins intensifs liés à l’épidémie de Covid-19. La courbe des hospitalisations commence seulement à baisser légèrement.
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