Les violations du droit à la liberté religieuse ont augmenté depuis 2018, selon la fondation catholique Aide à l’Eglise en détresse (AED)*, qui vient de publier son rapport 2021 portant sur 196 pays. Bafouée dans un pays sur cinq il y a trois ans, cette liberté fondamentale l’est aujourd’hui dans un pays sur trois.
Dans 26 pays, l’AED fait état d’une persécution religieuse. Près de la moitié d’entre eux se trouvent en Afrique. La situation est particulièrement dramatique en République démocratique du Congo, en Somalie, en Libye ou encore dans les pays du Sahel, devenu le deuxième épicentre mondial du terrorisme islamiste.
« Au Burkina Faso, seulement 30 % du territoire échappe aux terroristes, qui se présentent en trois catégories principales : les groupes sous leadership arabe – Aqmi, Mujao et Signataires par le sang – , les groupes touareg, dont le MNLA et Ansar Dine, et les groupes sous leadership noir, comme le Front de libération du Macina et Boko Haram », détaille le père Victor Ouedraogo, directeur du centre diocésain de communication de Ouagadougou.
Persécutions religieuses dans 26 pays
Tous ces groupes profitent d’un terreau favorable. « Les Etats n’ont pas suffisamment de moyens pour sécuriser leur territoire contre ces groupes armés, qui bénéficient d’un réservoir d’armes considérable suite au démantèlement de la Libye et qui profitent du sentiment d’exclusion d’une partie de la population ainsi que des conflits communautaires. En parallèle, les monarchies du Golfe utilisent les terroristes pour asseoir leur influence dans l’espace sahélien », analyse le père Ouedraogo.
« Les djihadistes gagnent également du terrain au Mozambique, où le mouvement Al-Chabab et les affiliés à Daech terrorisent la population », poursuit Benoît de Blanpré, directeur de l’AED France.
Aux Comores, à majorité musulmane sunnite, la situation se détériore. En 2019, le directeur des affaires islamiques du gouvernement y avait interdit les célébrations de Noël avant de se rétracter du fait des pressions internationales.
La liberté religieuse n’existe pas plus en Arabie saoudite, qui applique strictement le wahhabisme, ni au Pakistan, où la situation se dégrade. « Des chrétiennes et hindouistes y sont enlevées, violées et converties de force. De plus, le gouvernement a signé, fin 2020, un accord avec le parti islamiste TLP qui se donne pour mission de lutter contre le blasphème », alerte Benoît de Blanpré. En pleine pandémie de Covid-19, des organisations caritatives musulmanes sont même allées jusqu’à refuser l’accès à l’aide alimentaire et médicale aux groupes minoritaires.
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