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Couches, céréales, pansements: les dépenses grimpent aux Etats-Unis

Les portes-monnaies des consommateurs américains ont commencé à souffrir, et cela devrait continuer: le prix des couches, des paquets de céréales et de nombreux autres produits du quotidien, pourrait s’envoler dans les mois à venir.

Le groupe 3M, dont la gamme de produits s’étend des post-it aux revêtements pour voitures en passant par les pansements, est la dernière entreprise en date à avoir prévenu, mardi, de futures hausses de prix.

Non seulement les matières premières ont augmenté, mais entre la pandémie et la tempête Uri qui a frappé les Etats-Unis en février, les coûts de logistique ont grimpé, a justifié l’entreprise.

Quasiment tous les produits sont touchés. Y compris les produits d’hygiène.

– Flambée des prix –

Les couches Pampers, les protections féminines Always et Tampax, entre autres, verront leurs prix grimper de 5% à 10% aux Etats-Unis, a annoncé le géant Procter & Gamble, expliquant tenter ainsi de compenser une partie de la hausse du coût des matières premières.

Et inutile d’essayer d’y échapper en allant voir la concurrence: à partir de la fin du mois de juin au plus tard, l’augmentation sera similaire pour les couches Huggies ou le papier toilette Scott, qui appartiennent au groupe Kimberly-Clark.

Cette flambée des prix résulte, entre autres, d’une « combinaison de perturbations de la chaîne d’approvisionnement », a expliqué à l’AFP Diane Swonk, économiste pour Grant Thornton. L’apparition brutale de la pandémie a forcé les usines à s’arrêter. Puis, au fil des mois, la demande est repartie.

Or, « il est plus facile d’éteindre les lumières d’une usine que de les rallumer, en particulier au milieu d’une pandémie où vous devez appliquer des protocoles de sécurité et espacer davantage les travailleurs les uns des autres », commente Diane Swonk.

Les consommateurs du monde entier, en mal de restaurants, voyages ou encore cinémas, ont ensuite commandé de plus en plus de biens, souvent fabriqués en Asie, créant des embouteillages dans les usines et les ports. Les bateaux restent alors plus longtemps en mer, phénomène qui a même abouti à une pénurie mondiale de conteneurs.

Des difficultés qui pourraient durer un an, a récemment averti le président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell.

Cet effet de goulet d’étranglement a aussi provoqué la pénurie de semi-conducteurs — qui freine aujourd’hui la production de voitures et appareils électroniques — lorsque le monde entier, alors confiné, s’est rué sur les ordinateurs et consoles de jeux, pressant encore plus un marché déjà sous tension à cause de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

– Cheerios et beurre de cacahuètes –

Du beurre de cacahuètes le 12 octobre 2011 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives - SCOTT OLSON)

Du beurre de cacahuètes le 12 octobre 2011 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives – SCOTT OLSON)

Il faudra se serrer la ceinture dès le petit déjeuner, avec des prix en hausse pour les céréales Cheerios, ces petits anneaux très prisés, entre autres, des enfants et adolescents.

Une tartine de beurre de cacahuètes? Trop tard, le géant agroalimentaire JM Smucker a augmenté les prix depuis le mois d’août.

« L’inflation est large et mondiale », a récemment relevé Jeffrey Harmening, le PDG de General Mills, fabricant entre autres des Cheerios.

Même constat de l’autre côté de l’Atlantique, où le patron du géant suisse Nestlé, Mark Schneider, a récemment évoqué « une inflation généralisée pour les produits de base, matériaux d’emballage et frais de transport ».

Aux difficultés d’approvisionnement, il faut en effet ajouter la météo, venue mettre son grain de sel: elle a ainsi conduit le prix du maïs à grimper de 40% depuis le début de l’année. Il a plus que doublé par rapport à l’année dernière à la même époque.

La récolte de maïs au Brésil est actuellement pénalisée par une sécheresse, a indiqué à l’AFP Brian Hoops de la société de courtage Midwest Market Solutions, empêchant le pays de répondre à la demande mondiale.

Résultat, « la porte est grande ouverte pour que les Etats-Unis exportent beaucoup de maïs à travers le monde », réduisant l’offre sur le marché domestique et faisant bondir les prix. D’autant plus que chez l’Oncle Sam, c’est le froid qui a retardé les semis, détaille l’analyste.

Les prix des matières premières et pièces détachées aux Etats-Unis ont grimpé en mars au rythme le plus élevé jamais enregistré sur un mois.

L’inflation sur l’ensemble des biens et services de consommation s’est accélérée sur un an (+2,6%), à son rythme le plus rapide depuis l’automne 2018, selon l’indice CPI. Mais un large consensus d’économistes s’accorde désormais sur le caractère temporaire de cette hausse.

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