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La proximité entre le gouvernement Johnson et le secteur privé fait polémique

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Les révélations sur les liaisons douteuses entre le gouvernement britannique et les milieux d’affaires s’accumulent à un rythme de plus en plus embarrassant pour Boris Johnson. A l’automne 2020, les soupçons de « copinage » dans l’attribution de contrats de fourniture de masques au début de la pandémie de Covid-19, avaient commencé à faire les gros titres des médias nationaux. Depuis un mois, le lobbying acharné de l’ex-premier ministre conservateur David Cameron auprès du Trésor britannique et de la Banque d’Angleterre pour sauver de la faillite la société Greensill Capital, dans laquelle il avait des parts, défraye la chronique. Désormais, ce sont des échanges privés entre le premier ministre lui-même et l’industriel James Dyson, qui confirment des proximités troublantes.

Mardi 20 avril, la BBC a révélé le contenu d’échanges sur WhatsApp entre Boris Johnson et l’inventeur du fameux aspirateur sans sac, un fervent Brexiteur qui a pourtant délocalisé le siège de son entreprise à Singapour. « Je règle ça demain ! On a besoin de vous, ça a l’air fantastique ! », assure par texto le premier ministre à James Dyson après que ce dernier a écrit au Trésor britannique pour savoir si ses employés risquaient d’être imposés s’ils revenaient au Royaume-Uni pour participer à l’appel d’offres lancé par le gouvernement pour la fabrication en urgence de milliers de respirateurs. A l’époque – mars 2020, la première vague pandémique vient de déferler dans le pays –, c’est la panique au sommet de l’Etat et au NHS, l’hôpital public britannique, à qui manquent ces équipements.

« Rishi [Sunak, le chancelier de l’échiquier] dit que c’est réglé, on a besoin de vous ici ! », ajoute un peu plus tard M. Johnson au patron britannique. Et comme M. Dyson semble encore douter, le dirigeant insiste : « James, c’est moi le responsable du Trésor, donc vous pouvez prendre comme acquis que nous allons vous soutenir. » Deux semaines plus tard, le chancelier de l’échiquier confirme, lors d’une audition parlementaire, que le statut fiscal des personnes venues spécialement de l’étranger pour apporter leur aide durant la pandémie ne sera pas affecté.

Enquête interne

La divulgation de ces textos, à l’heure où le gouvernement répète aux Britanniques de se serrer les coudes, a aussitôt été exploitée par l’opposition travailliste, qui a réclamé une enquête parlementaire, les échanges entre MM. Johnson et Dyson montrant selon son chef, Keir Starmer, que le dirigeant était prêt à offrir « des dérogations fiscales à un copain ». « Je ne m’excuserai pas d’avoir remué ciel et terre » pour trouver des équipements médicaux afin d’aider les malades « et pour sauver des vies », a pesté Boris Johnson, mercredi 21 avril. Le premier ministre aurait-il violé le « code ministériel », le code de conduite des membres du gouvernement britannique, qui impose la présence d’une tierce personne et/ou d’un enregistrement quand il est en conversation de travail ?

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