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La logique partidaire l’a emporté sur la pression sondagière en Allemagne. Parce qu’il préside la « grande » Union chrétienne-démocrate (CDU), présente dans quinze des seize Länder, Armin Laschet a fini par s’imposer face à Markus Söder, le chef de la « petite » Union chrétienne-sociale (CSU), implantée dans la seule Bavière, en tant que candidat commun des deux « partis frères » de la droite pour le poste de chancelier fédéral. Malgré son impopularité, c’est donc lui qui briguera la succession d’Angela Merkel au lendemain des élections législatives du 26 septembre.
Après dix jours de duel à couteaux tirés entre les deux rivaux, c’est le soutien du comité exécutif de la CDU à la candidature de M. Laschet, arraché de haute lutte dans la nuit de lundi 19 à mardi 20 avril, qui a contraint M. Söder à concéder sa défaite. « Les dés sont jetés. Armin Laschet est le candidat de l’Union » conservatrice, a déclaré ce dernier, mardi midi depuis Munich, se conformant ainsi à une loi non écrite qui veut qu’entre la CDU et la CSU, ce soit la première, en raison de son poids plus important, qui choisisse leur candidat commun à la chancellerie.
En soixante-dix ans, c’est la troisième fois que les deux « partis frères » peinent à s’entendre sur le nom de leur chef de file pour les législatives. Aucune règle n’étant fixée dans les statuts des deux formations, la procédure de désignation fut différente à chaque fois.
En 1979, c’est à l’issue d’un vote organisé au sein du groupe conservateur au Bundestag que Franz-Josef Strauss (CSU) a été investi face à Ernst Albrecht (CDU). En 2002, c’est lors d’un petit-déjeuner qu’Angela Merkel (CDU) a annoncé à Edmund Stoiber (CSU) qu’elle renonçait à être candidate à la chancellerie faute de soutien suffisant de la part des barons de son parti, dont elle n’était présidente que depuis deux ans. Dans les deux cas, c’est le candidat social-démocrate qui l’a emporté (Helmut Schmidt en 1980, Gerhard Schröder en 2002), ce qui a contribué à installer l’idée qu’un Bavarois ne serait jamais chancelier fédéral…
Une image très dégradée
De ce point de vue, Armin Laschet a davantage le profil de l’emploi. Rhénan et catholique, comme deux anciens chanceliers conservateurs – Konrad Adenauer (1949-1963) et Helmut Kohl (1982-1998) –, il est même plus en phase avec l’électorat traditionnel de la CDU qu’Angela Merkel, femme, protestante, divorcée, sans enfant et ayant grandi en Allemagne de l’Est. Mais si cela en fait un candidat conservateur au fond assez logique, il n’est pas certain, cependant, que cela suffise à lui assurer la victoire.
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