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pourquoi Mazepin, l’habitué des sorties de piste, est déjà raillé et détesté

Moqué pour ses nombreuses sorties de piste dès les deux premiers weekends de course, Nikita Mazepin, fils d’un richissime homme d’affaires, suscite la défiance d’une bonne partie du public de la Formule 1. En cause: son niveau, sa personnalité et cette controverse avec une jeune femme.

Le premier kilomètre en course de sa carrière en Formule 1 lui a suffi à obtenir le sobriquet de « MazeSpin ». Comme « spin » pour tête-à-queue. À peine arrivé dans la discipline reine du sport automobile, Nikita Mazepin est à la fois devenu la bête noire et la risée du public. Trois semaines après avoir fracassé sa monoplace dans le premier tour du Grand Prix de Bahreïn, le jeune pilote russe (22 ans) de l’écurie Haas s’est illustré durant la première séance des essais du GP d’Émilie-Romagne avec une nouvelle sortie de route conclue dans le mur. Des débuts calamiteux qui viennent sanctionner son niveau de pilotage très questionnable et sa personnalité antipathique voire scandaleuse.

La défiance à l’égard de Nikita Mazepin a commencé avant même le début de la saison. La controverse avait eu un certain écho médiatique en décembre: le jeune homme s’était excusé publiquement après s’être affiché sur Instagram en train de toucher la poitrine d’une mannequin qui n’était pas consentante. Cette dernière, après avoir minimisé l’affaire dans un premier temps, avait ensuite fait comprendre ça et là qu’elle avait bien été victime d’un comportement pour le moins inapproprié.

#WeSayNoToMazepin

Plus de trois mois avant l’ouverture du championnat du monde, les réseaux sociaux ont été inondés du slogan #WeSayNoToMazepin (Nous disons non à Mazepin). Encore aujourd’hui, chacune des publications de l’écurie Haas en référence à lui fait l’objet d’une volée de commentaires négatifs. Il n’y a rien de tel autour de Mick Schumacher, son coéquipier qui ne suscite que de la sympathie par rapport à sa filiation avec la légende Michael.

La personnalité de Nikita Mazepin n’encourage certainement pas ses détracteurs à la réconciliation. Il a notamment été épinglé pour un sous-entendu public sur l’orientation sexuelle de son homologue britannique George Russell, mais aussi pour d’autres comportements toxiques avec les femmes et pour un certain laxisme par rapport au racisme. En 2016, lorsqu’il courait dans le championnat d’Europe de Formule 3, une suspension d’une course lui avait été infligée pour avoir frappé un concurrent, Callum Ilott, qui s’était retrouvé avec un cocard.

Des résultats loin d’être incroyables

Durant les saisons 2019 et 2020 de Formule 2, son attitude sur la piste a aussi été remarquée. Il a été pénalisé plusieurs fois pour pilotage dangereux ou gênant. Dans l’un des incidents le concernant, des commissaires de course avaient pointé son « manque total de prudence envers ses concurrents » et souligné que l’accident « aurait pu être bien pire ». Après la fin d’une autre course, il avait heurté avec sa monoplace le panneau marquant sa deuxième place et avait failli toucher Yuki Tsunoda.

Avec comme meilleur résultat une deuxième place finale en GP3 Series, en 2018, Nikita Mazepin n’a pas vraiment démontré de performances solides et régulières dans les deux dernières années précédant son arrivée en F1. S’il a malgré tout eu quelques fulgurances et obtenu deux victoires en Formule 2, sa future écurie Haas s’était inquiétée qu’il soit incapable de signer les résultats nécessaires à l’obtention de la Super Licence, sésame indispensable pour courir en F1.

Arrivé en F1 grâce à son père fortuné

Il n’était donc finalement pas si surprenant de le voir en galère pour ses premières boucles. À Bahreïn, Mick Schumacher l’a dominé sur l’intégralité des séances. Il l’a même devancé de huit dixièmes en qualification. À la décharge du Russe, les Haas sont les plus mauvaises voitures de la grille de 2021. Leur instabilité est une plaie pour ces rookies. Mais contrairement à son coéquipier, l’Allemand ne part pas systématiquement à la faute. « J’imagine qu’il en fait parfois un peu trop. Il faut qu’il trouve cette limite, a commenté Günther Steiner, manager de l’écurie, à Imola. L’apprentissage est douloureux. (…) Nous avons toute l’année pour apprendre ».

Comme le suggère Günther Steiner, le volant de l’enfant terrible de la F1 est pour le moment garanti chez Haas. Nikita Mazepin est le fils du richissime homme d’affaires Dmitry Mazepin, actionnaire d’Uralkali, leader mondial dans la production de potassium. Sponsor principal de l’écurie américaine, en grande difficulté financière (et peut-être bientôt vendue), l’entreprise a injecté suffisamment d’argent pour réserver une des deux voitures au jeune pilote. Pour l’instant, à défaut d’être mis en valeur par de belles performances, le groupe est au moins assuré d’avoir de la visbilité grâce aux frasques de son poulain.

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