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Publié le : 27/03/2021 – 12:01
Près de 2 millions de personnes sont atteintes du sida au Nigeria, et malgré une loi fédérale anti-discriminations, la stigmatisation à l’encontre des séropositifs est loin de reculer. Alors que les femmes séropositives sont souvent les plus discriminées, des associations oeuvrent pour leur offrir un accompagnement et un soutien psychologique.
À Lagos, capitale économique du Nigeria, un service de soins pour les personnes séropositives a ouvert au sein de l’hôpital. Dans le pays, environ 2 millions de personnes sont atteintes du sida, et malgré les progrès de la médecine, les discriminations à l’encontre des séropositifs ont la peau dure.
Funmi Okoafor est l’une des médiatrices. Elle vit avec le VIH depuis dix-sept ans, et s’est donné pour mission de combattre tous les jours la stigmatisation dont font l’objet les séropositifs, en s’appuyant sur sa propre expérience. « J’avais régulièrement le paludisme et j’ai eu affaire à une aide-soignante », raconte-t-elle à France 24. « Elle m’a fait le test VIH et a découvert que j’étais séropositive : au lieu de me révéler mon statut et de le garder confidentiel, elle est allée dire à mes amis qui je vivais avec le VIH. Elle a répandu la rumeur, si bien que la propriétaire de mon logement m’a chassée de la maison ».
Les Nigérianes séropositives sont les plus discriminées
De son côté, Folasade Oladele, mère célibataire, s’est vu refuser un dépistage du cancer du sein à cause de sa séropositivité. « Beaucoup de gens pensent que le VIH peut être contracté par le toucher, et que dans ce cas, il faut fuir en courant. Ce type de rumeur peut tuer : le jour de mon test de dépistage du cancer, ma tension artérielle a bondi immédiatement. »
Dans la périphérie de Lagos, une association accompagne et soutient plus de 250femmes vivant avec le virus du sida. Accès au logement, accompagnement vers l’emploi ou soutien psychologique, Monica Obi s’est spécialisée sur ces questions urgentes. Une évidence selon elle, car les Nigérianes séropositives sont souvent les plus discriminées.
« Beaucoup de gens ignorent qu’il existe une loi anti-stigmatisation. Beaucoup de gens que nous pensions informés ne le sont toujours pas. Beaucoup de gens ne savent pas qu’ils ne sont pas censés stigmatiser les personnes vivant avec le VIH », déplore-t-elle. « Malgré toutes les campagnes, ils ne le savent toujours pas. Donc, nous avons encore besoin de beaucoup de sensibilisation. »
Une loi fédérale contre les stigmatisations liées au sida et au VIH a pourtant été adoptée en février 2015. Mais six ans plus tard, très peu de victimes de ces discriminations osent pousser les portes des tribunaux.
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