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Au Canada, Air Liquide produit enfin de l’hydrogène sans émettre de dioxyde de carbone

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Le plus grand électrolyseur à membrane échangeuse de protons (PEM) en opération au monde se trouve dans l’usine Air Liquide de Bécancour, au Québec. Le plus grand électrolyseur à membrane échangeuse de protons (PEM) en opération au monde se trouve dans l’usine Air Liquide de Bécancour, au Québec.

Le béotien a un peu de mal à imaginer que dans les quatre structures vitrées abritées par l’usine d’Air Liquide de Bécancour (Québec), un peu plus grandes que nos anciennes cabines téléphoniques, se joue, en partie, la transition énergétique en cours. Mais le président et chef de la direction Air Liquide Canada, Bertrand Masselot est affirmatif : « Sur ce site, nous sommes passés de la phase de prototype industriel à la phase de production industrielle de l’hydrogène bas carbone. »

L’usine, située sur l’axe routier Québec-Toronto permettant de desservir les marchés locaux du nord-est canadien et américain, a doublé depuis janvier sa capacité de production d’hydrogène renouvelable. Grâce au plus grand électrolyseur à membrane échangeuse de protons (PEM) en opération aujourd’hui au monde, d’une puissance de 20 MW, elle produit plus de huit tonnes d’hydrogène propre par jour.

Protégé d’un casque, d’une combinaison en Nomex ininflammable et de lunettes protectrices, il est possible de suivre le parcours de production de cette énergie, et de comprendre pourquoi le contexte est jugé ici prometteur. A l’extérieur de l’usine, quelques immenses pylônes alimentent le site en électricité. Une électricité fournie par Hydro-Québec, entreprise publique qui tire la quasi-totalité de son énergie des ressources hydrauliques de la province, notamment des barrages de la Baie-James, installés au nord du Québec.

« Thermos » sur roues

Cette énergie abondante et renouvelable est un atout-clé, c’est elle qui permet de produire un hydrogène vert à un coût compétitif. Deuxième étape de la visite, la production d’hydrogène : des champs électriques intenses envoyés dans les électrolyseurs installés dans les fameuses cabines téléphoniques de grande taille, cassent la molécule de l’eau, préalablement déminéralisée, et séparent l’oxygène de l’hydrogène. Les électrolyseurs utilisés ici proviennent de la technologie canadienne Cummins-Hydrogénics, entreprise dans laquelle Air Liquide a pris une participation de 18 %.

Le tour est presque joué, reste une étape essentielle, la compression ou liquéfaction à – 253 degrés de l’hydrogène, afin de concentrer ce gaz très léger et le rendre transportable. Deux camions remorques rutilants, véritables « thermos » sur roues, attendent le remplissage de leurs cuves : les quelques molécules d’hydrogène qui s’échapperaient à ce stade de l’opération seraient immédiatement récupérées pour repartir vers l’électrolyseur. Rien ne se perd, tout se récupère, aucun rejet de Co2, aucune odeur désagréable, « nous sommes dans un cercle vertueux d’une énergie bas carbone de bout en bout », explique Bertrand Masselot. Les camions qui vont sillonner le Canada et les Etats-unis pour transporter cet hydrogène propre continuent néanmoins de rouler au diesel.

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