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La question à Washington n’était pas « si », mais « quand ». Il ne faisait pas de doute en effet que le régime de Pyongyang adresserait rapidement un message à la nouvelle administration démocrate après son arrivée aux commandes. Ce message a pris, jeudi 25 mars, la forme de deux missiles suspectés par le Japon et les Etats-Unis d’être des engins balistiques. Ces derniers sont proscrits par le Conseil de sécurité des Nations unies et constitueraient donc, si cela était confirmé, un geste de défi de Kim Jong-un.
Deux jours plus tôt, Washington avait déjà confirmé le tir au cours du week-end de deux missiles nord-coréens qui ne relevaient cependant pas des catégories visées par les résolutions onusiennes. « La Corée du Nord a un menu bien connu de provocations lorsqu’elle veut s’adresser aux gouvernements américains – missiles balistiques de diverses portées, plates-formes de lancement mobiles et sous-marines, essais nucléaires et thermonucléaires », avait réagi, sous couvert d’anonymat, un haut responsable de l’administration américaine. Ce dernier avait ajouté que « ce qui est arrivé ce week-end se trouv[e] tout en bas de ce spectre ». Joe Biden l’avait confirmé par la suite.
Le geste de défiance de Pyongyang, alors que la nouvelle administration est en passe d’achever un examen de l’ensemble des stratégies suivies au cours du précédent mandat, met en évidence la complexité du dossier nord-coréen.
Pendant les deux mandats de Barack Obama, marqués par des essais balistiques et nucléaires, l’option d’une « patience stratégique », reposant en bonne partie sur des sanctions internationales auxquelles la Chine était associée, avait été privilégiée.
Une rencontre historique
Une fois arrivé à la Maison Blanche, après une nouvelle salve d’essais, Donald Trump avait promis en août 2017 de répondre par « le feu », « la fureur » et « une force comme le monde n’a jamais vu auparavant ». Un mois plus tard, devant les Nations unies, le président avait ensuite menacé de « détruire totalement » la Corée du Nord si son pays était obligé un jour « de se défendre ou de défendre [ses] alliés » contre Pyongyang, qualifiant au passage son dirigeant de « rocket man » (homme-fusée) engagé « dans une mission suicide ».
Six mois plus tard, cependant, le même Donald Trump se lançait dans une grande offensive diplomatique en devenant le premier président des Etats-Unis à accepter de rencontrer un dirigeant nord-coréen. L’événement historique, à Singapour, en juin 2018, n’avait cependant débouché que sur une déclaration générale.
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