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Le procureur général bulgare Ivan Gueshev a évoqué « une affaire sans précédent depuis 1944 ». Lundi 22 mars, cinq Bulgares ont été placés en détention provisoire et un sixième en liberté conditionnelle pour « espionnage en faveur de la Russie », après avoir été arrêtés jeudi 18 et vendredi 19 mars à Sofia et dans ses environs. Selon le parquet bulgare, ces six personnes, dont plusieurs fonctionnaires du ministère de la défense et du renseignement militaire, ont transmis « des informations classifiées » à Moscou via l’ambassade russe à Sofia.
Le premier ministre bulgare, Boïko Borissov, a appelé les dirigeants russes « à cesser d’espionner la Bulgarie », tandis que les Etats-Unis ont dit se « tenir aux côtés des Bulgares contre ces activités pernicieuses sur leur territoire ». Selon le parquet bulgare, le réseau était dirigé par un certain Ivan Iliev, ancien responsable du renseignement militaire, formé au GRU à Moscou, et sa femme, une citoyenne russo-bulgare qui aurait servi à transmettre les informations. Le parquet a notamment publié une vidéo la montrant accéder à l’ambassade à plusieurs reprises, signe que le groupe était sous surveillance depuis longtemps.
Le couple aurait récupéré des informations transmises par plusieurs fonctionnaires, dont le plus haut gradé est Petar Petrov, chef adjoint de la direction du budget au ministère de la défense. A ce poste, il avait accès à des informations de « niveau secret UE et secret OTAN », selon le parquet. La vidéo montre notamment certains des accusés prendre des photos de leur écran depuis leur bureau, puis l’un d’entre eux en train de discuter avec M. Iliev dans un restaurant. Ce dernier lui conseille par exemple « de casser ses cartes » mémoire « si jamais quelque chose se passe » et demande des documents « sur tout ce qui concerne la Russie, le Proche-Orient, l’Irak, le Haut-Karabakh ou la Biélorussie ».
Expulsion de diplomates
On voit aussi les accusés échanger des sommes en dollars. « Nous défendons notre intérêt national et ne le vendons pas pour quelques centimes », a fustigé le procureur général, qui n’a toutefois pas détaillé la nature exacte des informations fournies par ces taupes présumées. L’avocat de M. Petrov a ainsi dénoncé une « détention illégale », en affirmant que l’accusation n’a pas prouvé que des documents classifiés avaient été transmis. Les accusés ont été présentés devant un tribunal militaire qui a décidé, à huis clos, de tous les placer en détention provisoire sauf une personne, qui semble collaborer à l’enquête.
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