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qui sont les trois nouveaux visages de la F1

La saison 2021 de Formule 1 débutera dimanche à Bahreïn, avec trois nouveaux pilotes sur la grille: l’Allemand Mick Schumacher, le Russe Nikita Mazepin, et le Japonais Yuki Tsunoda. Présentation.

Mick Schumacher (22 ans, Uralkali Haas): le fils de, mais pas que

Mick SchumacherMick Schumacher
Mick Schumacher © Icon Sport

Plus de huit ans après le Grand Prix 2012 du Brésil, un Schumacher prendra dimanche le départ d’une course de F1. Fils du légendaire Michael, septuple champion du monde de la discipline, et neveu de Ralf, ancien pilote de Jordan, Williams et Toyota, Mick Schumacher sait que ses débuts dans la cour des grands seront particulièrement observés, et commentés. Mais à 22 ans désormais, il en a l’habitude.

Après des débuts dans le karting au milieu des années 2000 sous le nom de Mick Betsch – le nom de jeune fille de sa mère – puis quelques tours de circuit en 2014 en tant que « Mick Junior », le jeune Allemand a décidé en 2015, lorsqu’il était engagé en Formule 4, d’assumer son patronyme et la médiatisation qui va avec. « Je n’ai jamais déclaré que c’était une source de pression supplémentaire, expliquait-il dernièrement. C’est avant tout un plaisir de le porter et de ramener ce nom en Formule 1. J’en suis fier. C’est comme un boost supplémentaire et cela me donne une motivation quotidienne pour travailler davantage. »

Le travail, ces dernières années, a d’ailleurs porté ses fruits. Produit de la Ferrari Driver Academy, champion d’Europe de F3 en 2018, Mick Schumacher a longtemps vu les observateurs s’interroger sur son véritable niveau. Mais il a fini de convaincre la saison dernière, en remportant le championnat de F2 avec l’écurie Prema. Autant dire que sa promotion n’est pas usurpée, même si l’Allemand, qui n’a pas signé une seule pole position malgré ses dix podiums et deux succès en 2020, devra impérativement progresser en qualifications pour s’inscrire dans la durée.

En attendant, le directeur de l’écurie Haas, Günther Steiner, souhaite lui enlever de la pression. « Cette année, Mick ne décrochera pas de grands résultats, car il n’a pas le matériel pour, confiait récemment l’Italien au site motorsport.com. Mais son plus grand résultat sera d’apprendre autant que possible, et d’être prêt lorsque notre voiture sera meilleure, quand son futur commencera. Il n’est pas là juste pour deux ans, comme c’est habituellement le cas en F2 ou en F3. Il est là pour faire une longue carrière. La première année en Formule 1 est toujours difficile, c’est dur d’être tout de suite au rendez-vous et compétitif. » Surtout avec cette monoplace qui devrait être, sauf surprise, l’une des plus lentes du circuit.

Nikita Mazepin (22 ans, Uralkali Haas): à peine arrivé, déjà détesté

Nikita MazepinNikita Mazepin
Nikita Mazepin © Icon Sport

En décembre dernier, après la publication d’une vidéo montrant Nikita Mazepin en train de toucher une jeune femme à l’arrière d’un véhicule, et ce visiblement sans son consentement, une pétition avait été lancée en ligne pour que son volant de F1 lui soit retiré. Près de 50.000 personnes l’ont signée, mais le Russe – qui a plus ou moins présenté ses excuses – sera pourtant bien présent dimanche à Sakhir.

A peine arrivé, Mazepin est déjà détesté. Il a tout fait pour. Connu pour ses provocations et ses frasques dans les catégories inférieures, cet arrogant pilote a par le passé frappé un adversaire (Calum Ilott) coupable selon lui de l’avoir ralenti, « liké » un commentaire raciste à l’égard du Japonais Yuki Tsunoda, ou laissé entendre que le Britannique George Russell était homosexuel, sans que celui-ci n’ait jamais abordé ce sujet.

Sur la piste, il est aussi ce qu’on appelle un danger public. En décembre dernier en F2, sur le même circuit de Sakhir à Bahreïn, Mazepin avait multiplié les manoeuvres agressives, en serrant notamment le Brésilien Felipe Drugovich contre le mur des stands, alors que celui-ci tentait de le dépasser.

Deuxième de GP3 Series en 2018, cinquième de F2 en 2020, il ne compte pour le moment aucune ligne à son palmarès. Alors comment a-t-il atterri en F1? Tout simplement parce que l’écurie Haas, en proie à des difficultés financières, a été sponsorisée par le géant russe Uralkali, leader mondial de la potasse. Et que le patron d’Uralkali n’est autre que Dmitry Mazepin, oligarque proche du pouvoir, et père du petit Nikita. De quoi renforcer, un peu plus, la cote de popularité du pilote…

Ah oui, précisons aussi que le rookie déteste Mick Schumacher, son nouveau coéquipier chez Haas. « Nous ne sommes pas amis, lançait-il en janvier. Au mieux, nous sommes de vieilles connaissances qui avons couru ensemble en karting. (…) Honnêtement, je me fous de son nom. Grâce à son nom, il a plus de pouvoir, mais aussi plus de pression. Mais quand je baisse la visière, je ne pense pas à ces choses ». Ça promet.

Yuki Tsunoda (20 ans, AlphaTauri): tout un peuple derrière lui

Yuki TsunodaYuki Tsunoda
Yuki Tsunoda © Icon Sport

A 20 ans, Yuki Tsunoda sera le plus jeune pilote du paddock cette saison. Du haut de son 1,59m, il sera aussi le plus petit. Mais certainement pas le moins rapide. Protégé du motoriste Honda, le rookie de l’année 2020 en F2 (3e du général) va être le premier Japonais à courir en F1 depuis Kamui Kobayashi en 2014. Il sera à ce titre soutenu par tout un peuple friand de sport auto, et qui avait dû jeter son dévolu ces dernières années sur Pierre Gasly, héros local depuis son passage en Super Formula.

Réputé pour être régulier, et fair-play sans se laisser écraser sur la piste, l’ancien champion de F4 a le rêve de devenir le premier Nippon vainqueur d’un GP en Formule 1. La mission s’annonce très compliquée cette saison, mais contrairement à Schumacher et Mazepin, Tsunoda peut ambitionner de terminer régulièrement dans les points avec son AlphaTauri. « Je sais que les fans japonais attendent beaucoup de moi, alors je ferai de mon mieux pour les rendre heureux », prévient-il.

Tsunoda a d’ailleurs été très performant lors des essais hivernaux, ce qui n’a fait que conforter les têtes pensantes de la filière Red Bull, dont il est issu. « Les ingénieurs ont longtemps discuté avec lui pour le préparer au mieux pour ses débuts en Formule 1, pour lui expliquer le volant et qu’il comprenne les ajustements. Il a aussi travaillé sur sa nutrition et sa musculation, observe Franz Tost, directeur d’AlphaTauri. Pendant les tests à Imola et à Misano, il a vraiment fait du bon boulot. Il progresse tout le temps. Si notre voiture fonctionne bien comme nous l’imaginons, Yuki sera au rendez-vous dès le début. Je suis convaincu que Yuki est promis à un très bel avenir en Formule 1. » S’il se dispute avec du public, le Grand Prix du Japon à Suzuka, prévu le 10 octobre prochain, peut être mémorable.

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