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L’Europe s’attaque à la Chine. Recourant massivement au nouvel outil des « sanctions ciblées » pour des violations des droits humains qu’elle a mis au point en décembre 2020, l’Union européenne (UE) a en effet adopté, lundi 22 mars, à Bruxelles, une série de mesures visant sept pays, en partie coordonnée avec les Etats-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne, dont la Chine. Une première depuis 1989 et la répression du mouvement de la place Tiananmen, qui avait entraîné un embargo européen sur les ventes d’armes.
Cette fois les sanctions (gel des avoirs financiers et interdiction de voyager) décrétées à l’issue d’une réunion des ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept visent la répression de la minorité musulmane ouïgoure dans le territoire autonome du Xinjiang. Quatre responsables chinois sont ciblés, en plus du Bureau de la sécurité publique du corps de production et de construction du Xinjiang. Il s’agit de Zhu Hailun, secrétaire général adjoint de la province jusqu’à sa récente démission, le 5 février, de Wang Mingshan et Wang Junzheng, deux dirigeants actuels, et de Chen Mingguo, directeur du Bureau de la sécurité publique. Ce dernier est décrit comme l’auteur de détentions arbitraires et de traitements dégradants, ainsi que d’atteintes à la liberté religieuse des Ouïgours et d’autres minorités musulmanes.
Les sanctions européennes épargnent, il faut le noter, Chen Quanguo, secrétaire du Parti communiste chinois au Xinjiang depuis août 2016 et membre du Bureau politique depuis 2017. Il est pourtant considéré comme le principal artisan de la politique mise en œuvre au Xinjiang.
Contre-sanctions et menaces
De quoi déclencher la colère des autorités chinoises, qui ont rapidement convoqué le représentant de l’UE à Pékin, Nicolas Chapuis. Dans un communiqué, le ministère chinois des affaires étrangères a rapporté mardi, que le numéro deux de sa diplomatie, Qin Gang, lui avait signifié que l’UE devait reconnaître la gravité de son erreur et la corriger avant d’endommager davantage les relations avec la Chine. La réaction de Pékin marque surtout une nouvelle escalade : même si l’Union n’a, en fait, sanctionné que quatre exécutants, la Chine a répliqué en visant quatre organisations et dix personnes, toutes en pointe sur le dossier du Xinjiang. Aux yeux des dirigeants chinois, elles ont « gravement porté atteinte à la souveraineté et aux intérêts chinois et malicieusement répandu des mensonges et de la désinformation ».
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