https://img.lemde.fr/2021/03/18/372/0/4500/2250/1440/720/60/0/c7822d5_5420734-01-06.jpg
Tribune. A Melbourne, en Australie, des milliers des personnes se sont rassemblées pour voir du tennis ; à Tel Aviv, en Israël, la population se prépare à la réouverture des cafés et des restaurants ; en Europe, nos voisins anglais commencent déjà à réserver leurs vacances d’été. Et nous alors ? A quoi ressemblera notre été 2021 ? Pourrons-nous voyager librement ? Pourrons-nous fréquenter les restaurants et les lieux culturels, assister au tournoi de Roland-Garros ou à une pièce de théâtre ?
Devant la pérennisation des contraintes liberticides et notre bilan économique et social, il y a de quoi s’inquiéter. Mais heureusement, il y a aussi de quoi espérer : deux perspectives d’ouverture s’offrent à nous, le « passe sanitaire » et les zones vertes. Prônant toutes deux une politique pragmatique et différenciée, fondée uniquement sur des critères épidémiologiques, la première proposition est de nature micro – il s’agit de retrouver des libertés individuelles –, la seconde est une approche macro – ou territoriale. Soutenues par le déploiement des vaccins, ces propositions peuvent accélérer la sortie de crise aussi bien sur le plan sanitaire qu’économique. Des impératifs qui, contrairement à ce qu’on pense parfois, ne sont pas contradictoires, comme l’ont montré les économistes Philippe Aghion et Patrick Artus dans une tribune au Monde, le 24 février.
Un certificat vert numérique européen
En Europe, un certificat vert numérique a été proposé cette semaine par la Commission européenne. L’idée est toute simple : certaines personnes présentent un moindre risque de transmettre le virus, et devraient donc pouvoir jouir de plus de libertés. Que l’on adhère à ce principe ou non, cette solution séduit, et se répand à travers le monde. Israël et la Grèce, par exemple, ont déjà signé un accord bilatéral en faveur d’un passeport vaccinal. En France, où la situation épidémiologique est parmi les pires du continent et la vaccination encore très minoritaire, un passe sanitaire moins restrictif pourrait permettre dès maintenant une réouverture ciblée des restaurants, des lieux culturels, voire même des stations de ski – bref, de tous ces lieux qui nous manquent tant. Ceux-ci pourraient être réservés uniquement à celles et ceux qui possèdent un « feu vert » sanitaire : vaccin, immunité, test négatif récent ou quatorzaine.
Défendu par le conseil scientifique, un tel outil fait débat à l’Elysée, qui devra trancher dans les jours à venir. Et si l’Elysée hésite, c’est en partie parce qu’une telle mesure paraît mettre à mal le principe d’égalité, auquel nous sommes tant attachés – tout le monde n’a pas accès au vaccin, et nous devons protéger les données individuelles car le vaccin n’est pas obligatoire. Cependant, un reconfinement strict nous serait, aujourd’hui, difficilement supportable : voilà pourquoi il faut, dès que nous en avons la possibilité, renouer avec cette liberté qui a tant été sacrifiée ces derniers temps. Le retour à la normale n’est pas un privilège, mais un droit que chacune et chacun d’entre nous a hâte de recouvrer. Et pour cela, nous avons besoin d’un passe sanitaire fiable, temporaire et accessible pour tout le monde, sans quoi son adoption pourrait mettre à mal les fondements de notre démocratie. D’où la nécessité, par exemple, d’inclure les tests dans l’équation.
Il vous reste 46.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article Covid-19 : « Nous avons besoin d’un “passe sanitaire” fiable, temporaire et accessible pour tout le monde » est apparu en premier sur zimo news.