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Les cent premiers jours de Joe Biden : l’heure de la première crise

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Le président américain Joe Biden a raté deux marches en montant à bord d’Air Force One, le 19 mars. Le président américain Joe Biden a raté deux marches en montant à bord d’Air Force One, le 19 mars.

Joe Biden a raté deux marches en grimpant à bord de l’Air Force One, vendredi 19 mars. Il a épuisé d’un coup son stock de fautes de pied. C’est sans doute cruel mais, sur ce terrain-là, le plus vieux président des Etats-Unis a moins le droit à l’erreur que ses prédécesseurs. La plus grande puissance mondiale, qui aspire à le rester, ne peut trébucher à répétition. On verra si l’intéressé, qui affectait d’avaler les marches comme un jeune homme, va adopter désormais un pas de sénateur.

L’incident de la passerelle, imputé au vent par la Maison Blanche parce qu’il faut bien un coupable, coïncide de manière allégorique avec les premières difficultés de la nouvelle administration. Après être restée pendant soixante jours fidèle à un plan méticuleusement préparé à l’avance, elle s’avance à présent en territoire inconnu.

La voilà qui commence en effet à être déstabilisée à la frontière avec le Mexique par un afflux de migrants fuyant l’Amérique centrale, dont de très nombreux mineurs non accompagnés. Une histoire ancienne, qui se renouvelle puisque les ouragans Eta et Iota, à l’automne 2020, font que les catastrophes naturelles vont bientôt chasser aussi efficacement que le rêve américain peut attirer.

Le Parti républicain s’engouffre dans la brèche

Le métronome de la parole présidentielle, Jen Psaki, a trébuché également jeudi en reprenant, pour lui répondre, l’expression utilisée par un journaliste de « crise à la frontière ». Cette dernière est en effet officiellement bannie au profit de celle, autrement plus neutre, de « défi à la frontière ». Mme Psaki s’est repris ensuite, mais les signaux sont là et la bataille sémantique engagée.

Evidemment, le Parti républicain s’engouffre dans la brèche, défendant un modèle Trump qui a produit des camps de tentes côté mexicain et qui était pourtant la négation de ce qui a fait les Etats-Unis, un pays construit par l’immigration. Il ne se précipite pas seulement parce qu’il est inaudible sur le gigantesque plan de soutien adopté par les démocrates du Congrès et que l’opinion publique soutient massivement. Pas seulement parce que Donald Trump annonçait des objectifs intenables sur la vaccination de ses concitoyens alors que son successeur, lui, n’affiche que ceux qu’il sait pouvoir dépasser.

Ce terrain permet en effet de réintroduire l’irrationnel que Joe Biden s’est donné la mission de combattre pour faire « baisser la température ». L’immigration ou plutôt les images agitées par la droite républicaine enfièvrent et affolent.

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