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Pour sauver la mise de son allié syrien, Bachar Al-Assad, l’Iran n’a pas regardé à la dépense. En dix ans de guerre, des milliards de dollars ont été engloutis, les cerveaux des plus hauts gradés de l’armée ont été convoqués. Pour écraser la rébellion syrienne, des unités d’élite de la force Al-Qods et du Hezbollah libanais, rompu aux techniques de la guérilla, ont été mobilisées dès 2012, renforcées par des milices hétéroclites de chiites irakiens, afghans et pakistanais… Le nombre de morts, parmi ces hommes envoyés par l’Iran, n’a jamais été communiqué, mais il pourrait s’élever, selon les estimations, à plusieurs milliers.
C’est dire si un « retour sur investissement » est attendu par Téhéran, d’autant que la polémique autour de ce dispendieux engagement militaire n’a cessé d’enfler, au fur et à mesure que l’Iran s’est enfoncé dans la crise après le retour des sanctions américaines, à l’été 2018. Les Iraniens, qui ont manifesté par milliers, en novembre 2019, pour protester contre la hausse du prix de l’essence, exhortaient aussi leurs dirigeants à régler les problèmes économiques du pays plutôt que de s’occuper de la Syrie.
Une dizaine de protocoles d’accord conclus
Il y a bien eu quelques annonces laissant miroiter des retombées économiques. Des accords ont été conclus, notamment l’octroi d’une licence à un opérateur de téléphonie mobile. La visite officielle du vice-président iranien, Eshagh Jahangiri, à Damas, en janvier 2019, avait été l’occasion de signer un mémorandum sur « une coopération économique et stratégique à long terme », et de conclure une dizaine de protocoles d’accord, portant notamment sur l’exploitation des mines de phosphate de Al-Charqiya et Khunayfis. Autre perspective positive, la construction de 200 000 unités de logement avait été attribuée à l’Association des constructeurs d’habitations collectives, une entreprise privée iranienne.
« Les Syriens sont très enthousiastes à l’idée que des acteurs iraniens s’investissent dans leur pays », s’était un peu vite félicité Iraj Rahbar, patron de cette société, dans un entretien accordé à son retour à l’agence de presse officielle iranienne ISNA. Il avait rapporté ces propos, attribués au premier ministre syrien, Imad Khamis : « L’Iran est, pour nous, le partenaire étranger prioritaire lorsque nous allouons des projets. »
Son optimisme a fait long feu. En décembre 2020, il se désolait de ce que son projet d’appartements n’ait pas démarré. En cause, assurait-il au site d’information Mehr, les difficultés du secteur privé iranien d’investir en Syrie, les obstacles bancaires – les deux pays figurant sur la liste noire des sanctions américaines – et l’écrasante bureaucratie syrienne.
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