Les organisations patronales ont mis en garde vendredi contre les conséquences économiques du reconfinement de 16 départements, dont ceux d’Ile-de-France, pour quatre semaines à compter de samedi, pour lutter contre le rebond de l’épidémie de Covid-19.
« Ce reconfinement ne tire pas les leçons des précédents, et aura évidemment des conséquences sur les entreprises et sur le moral des entrepreneurs et des salariés des régions concernées », a réagi le Medef dans une déclaration à l’AFP.
Les régions concernées « représentent des millions d’emplois et pèsent 40% du PIB français », fait-il remarquer.
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) juge pour sa part « particulièrement regrettable que les commerçants déjà plus que fragilisés par l’année qu’ils viennent de vivre se retrouvent, de facto, montrés du doigt », selon un communiqué.
La CPME demande la mise en place de nouvelles mesures de soutien comme une compensation pour « dépréciation des stocks » et une « prise en charge réelle des loyers », déjà prévue dans le cadre de la prise en charge des frais fixes mais uniquement pour les entreprises réalisant, sauf dans quelques cas particuliers, plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires.
A défaut, la CPME craint « que certaines filières comme celle de l’habillement indépendant, par exemple, ne viennent purement et simplement à disparaître ».
Pour le Medef, « refermer les commerces alors qu’on sait que ce ne sont pas des lieux de contamination et retomber dans l’absurdité de ce qui est essentiel et ce qui n’est pas essentiel, c’est ne tirer aucun enseignement d’un an de restrictions ».
« L’urgence pour nous c’est vraiment d’accélérer la vaccination » et « ça doit se faire sept jours sur sept », souligne l’organisation.
« Impréparation, précipitation, confusion »: l’Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente des artisans et des professions libérales, dénonce pour sa part dans un communiqué l’absence de « concertation préalable avec les professions concernées » par les nouvelles restrictions sanitaires.
Selon l’U2P, les organisations professionnelles étaient « assaillies de questions sur le sort qui leur sera réservé à compter de minuit », prenant l’exemple des coiffeurs qui après cru devoir fermer jeudi ont appris vendredi « qu’ils resteraient ouverts, sans avoir connaissance du protocole sanitaire applicable ».
Cette organisation demande aussi au gouvernement « de rassurer les entreprises soumises à fermeture administrative, en prenant en charge toutes leurs charges fixes, à commencer par les loyers ».
« On touche le commerce physique, mais on touche pas internet, donc de nouveau on va favoriser les acteurs de l’e-commerce », a regretté de son côté le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Paris Ile-de-France Didier Kling, lors d’un entretien avec l’AFP.
« J’aurais préféré qu’on limite les déplacements dans la durée mais qu’on renonce à ces catégories de commerces qui sont absurdes », a ajouté M. Kling, alors que la nouvelle limite dans les régions confinées sera uniquement géographique, avec des déplacements restreints à 10 km autour du lieu de résidence.
« Si on s’inspire de ce qui a été mis en place à Nice ou Dunkerque, ça veut dire que je peux faire réparer mon vélo, mon ordinateur, mais pas mes chaussures, alors qu’on m’incite à marcher », relève-t-il encore.
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