A deux jours de Milan-San Remo, le champion du monde Julian Alaphilippe arrive confiant. Deuxième en 2020 et vainqueur en 2019, le Français est apparu détendu et prêt à en découdre… avec les autres favoris Mathieu Van der Poel et Wout Van Aert.
Contrairement à vos rivaux, en avez-vous gardé sous le pied lors de la deuxième partie de la semaine de Tirreno-Adriatico? Van Aert et Van der Poel vont-ils payer cette débauche d’énergie sur Milan-San Remo?
Non pas spécialement. J’ai vraiment fait ma semaine comme j’avais envie de la faire. Ça a été une semaine difficile. J’étais super content d’avoir gagné une belle étape. A partir du moment où l’étape du classement général en montagne s’est jouée et que je n’avais pas joué les premiers rôles, oui j’avais hâte d’en terminer. Je n’avais aucun intérêt à me donner à fond sur le chrono. Globalement j’étais très content de ma semaine. Je ne regarde pas la façon dont mes adversaires ont géré leur course. J’étais plutôt concentré sur ce que moi j’avais à faire.
Est-ce que Milan-San Remo est le premier gros objectif de la saison?
Oui, c’est quand même le premier monument, ça a toujours été une course importante pour moi, qui m’a toujours plu. C’est sûr que c’est un rendez-vous important. C’est un objectif pour l’équipe et on va donner le maximum pour essayer d’aller chercher la victoire, c’est sûr.
Etes-vous favori?
Faire partie des favoris, peut-être oui, mais être le favori, non pas du tout. Quand on voit Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel, ils ont plus ce rôle d’ultra favoris. Mais c’est sûr que j’aurai à cœur d’être là, de bien faire, d’avoir de bonnes jambes, de pouvoir peser sur la course, d’avoir un rôle important. On verra ce que ça va donner. Mais c’est sûr que quand on regarde les derniers jours et leurs prestations sur Tirreno, ils sont les grands favoris et ça tout le monde le sait.
Vous avez peut-être une meilleure connaissance du Poggio que les deux autres… quelle sera la tactique mise en place par l’équipe?
On va parler de la tactique demain. On n’est pas encore tous réunis, on va en parler tous ensemble. Je pense que j’aurai un rôle important, mais tout autant que Sam et Davide. Toute l’équipe va avoir un rôle important sur la course, comme on a l’habitude de faire. On verra comment on va se débrouiller. Mais souvent, ce sont les jambes qui parlent après une course si longue. Mais c’est vrai que c’est toujours excitant de se rapprocher du Poggio, c’est souvent le moment-clé de la course. On ne sait pas ce qui peut se passer, la course peut s’ouvrir avant. Ils annoncent beaucoup de vent de dos donc ça va être une édition rapide je pense, avec un petit changement de parcours. On va voir, pour l’instant je suis juste tranquille et motivé.
On associe souvent votre nom à Van der Poel et Van Aert, est-ce que ça vous embête?
Je m’en détache beaucoup. Ça ne me fait rien en particulier parce que je sais que je suis un coureur complétement différent d’eux. On a des points en commun, on attaque beaucoup, on est parfois là où on ne nous attend pas, je pense que c’est pour ça qu’on nous compare. Mais non, ce n’est pas quelque chose qui me gêne. Je sais le coureur que je suis et on est quand même différents tous les trois.
Porter le maillot arc-en-ciel sur Milan-San Remo, cela ajoute du prestige…
Exactement. Quoiqu’il arrive, ça restera une édition que je n’oublierai pas, parce que prendre le départ de Milan-San Remo en l’ayant déjà gagné et en plus avec le maillot arc-en-ciel, c’est vraiment un plaisir et un honneur. Je suis très motivé et je vais savourer chaque kilomètre.
Sur une course comme Milan-San Remo, le côté oreillette et stratégie vole-t-il un peu en éclat?
Pas spécialement plus sur cette course qu’une autre. La stratégie d’équipe est super importante pour essayer de garder le plus de cartes possibles en main jusqu’au final. Après autant de kilomètres et si le final est dur comme à chaque fois, ce sont les jambes qui font la différence. Le plus important est de rester concentré toute la journée et plus le final approche, plus on doit rester ensemble et ne pas se faire piéger, être dans un grand jour pour peser dans la course, essayer de suivre pour toujours avoir une carte à l’avant. Ça ne marche pas à tous les coups. Mais au moins essayer de réussir en se disant qu’on aura fait une belle course, en ayant adopté la bonne stratégie. Mais si on est battu par plus fort, on est battu par plus fort, c’est ça le cyclisme.
L’article « J’aurai à cœur d’avoir un rôle important » est apparu en premier sur zimo news.