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Dans quelques semaines, les élèves des collèges et lycées publics de Los Angeles pourront pousser la porte de leurs établissements pour la première fois depuis le 16 mars 2020 et s’installer en classe. Là, ils sortiront leur ordinateur et des écouteurs, et ils suivront un cours sur leur écran. Car l’enseignement se passera toujours en ligne, avec un professeur resté chez lui. Et pas plus de deux jours par semaine. Les écoliers de primaire, eux, devraient retrouver leurs enseignants le 18 avril, à mi-temps, mais seulement si leurs parents le souhaitent. Et il leur aura fallu attendre plus de deux mois, après le feu vert des autorités sanitaires, donné le 16 février.
Dans l’agglomération, le taux d’infection varie du simple au décuple : 2 % dans les quartiers les plus riches, contre plus de 20 % dans les zones les plus pauvres.
Les engagements du président Biden, les milliards de dollars promis par l’Etat de Californie ou encore les bonnes nouvelles du côté de l’épidémie de Covid-19 (moins de 1 000 personnes hospitalisées le 13 mars dans le comté de Los Angeles, une première depuis novembre 2020) et de la vaccination (plus de 3,1 millions de doses administrées) n’y ont rien fait. Face à l’intransigeance du syndicat des personnels et à l’inquiétude d’une majorité de parents, le district scolaire s’est incliné. Aucune date précise n’est même annoncée pour cette reprise en trompe-l’œil du secondaire, qui est pourtant à nouveau autorisée dans le comté de Los Angeles depuis lundi 15 mars.
« Ils ont trop attendu. Ils auraient dû préparer un plan pour être prêts à ouvrir une fois la situation améliorée », regrette, abattu, Ross Novie. En décembre 2020, ce père de deux lycéens de West Los Angeles a monté sa propre association, The L.A. School Uprising, pour défendre un retour en classe. A l’autre bout de la ville, à East L.A., Jazmin Garcia, mère d’une petite fille en CE1, est au contraire soulagée. « Je vis dans un quartier lourdement touché par le Covid-19, défend la jeune femme, membre de l’organisation de parents Reclaim Our Schools, qui a soutenu les demandes du syndicat. Les familles ne veulent pas d’un retour à l’école. » Dans l’agglomération, le taux d’infection varie du simple au décuple : 2 % dans les quartiers les plus riches, contre plus de 20 % dans les zones les plus pauvres, comme East L.A.
550 000 élèves et 75 000 employés
Los Angeles, deuxième district scolaire du pays derrière New York, un mastodonte de plus de 550 000 élèves et 75 000 employés, est à l’image d’une Californie qui a largement préféré fermer ses écoles depuis les débuts de la pandémie et a bien du mal désormais à faire rentrer le diable dans sa boîte. Le maire de la ville, Eric Garcetti, comme dans l’immense majorité des Etats-Unis, n’a pas la responsabilité du district, qui a ses propres élus. Quant au gouverneur, Gavin Newsom, il a louvoyé. Le démocrate aura besoin du soutien actif des puissantes organisations d’enseignants dans la campagne qui s’annonce. Les syndicats ont notamment obtenu la vaccination prioritaire des personnels des écoles depuis le 1er mars.
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