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Il n’est pas encore 8 heures du matin et plusieurs dizaines de personnes font déjà la queue dans la rue qui mène aux portes du Palais des congrès de Philadelphie (Pennsylvanie), en plein cœur de la ville. Un vent glacial rougit les visages, se frayant un chemin entre les bonnets et les masques.
La file avance à pas lents mais réguliers. Devant les larges portes vitrées, trois lignes, tenues chacune par deux soldats emmitouflés et armés d’écrans tactiles, absorbent le flot. En quelques secondes, les militaires vérifient l’heure du rendez-vous, l’attestation de résidence dans la ville, puis hèlent la personne suivante avec un grand sourire.
D’ici à 20 heures, comme tous les jours depuis le 3 mars, 6 000 habitants de la ville côtière devront avoir reçu leur première injection du vaccin anti-Covid-19, en une succession d’étapes particulièrement bien huilées.
Le site de Philadelphie est l’un des centres de vaccinations de masse le plus imposant du pays. Monté en une dizaine de jours grâce à un partenariat entre l’agence fédérale chargée des secours d’urgence (FEMA), l’armée et les services de la ville, il procède de la volonté du gouvernement américain d’accélérer la campagne de vaccination à travers le pays, alors que plus de 1 000 Américains meurent encore chaque jour de la maladie. « Le message du ministère de la défense est très clair : la priorité est de vaincre le Covid. On est tous là pour ça », explique Kevin Stapleton, porte-parole des Marines, déployé sur place avec 220 militaires de la Navy et des Marines, dont une majorité de personnels médicaux.
Immense espace
Une douzaine de mégasites, mis sur pied avec l’aide de la FEMA, sont déjà opérationnels dans d’autres Etats, notamment en Californie, au Texas, en Floride ou à New York. « La FEMA offre son expertise en termes de logistique, de coordination avec les acteurs nationaux et locaux et de communication avec les populations en cas de crise », explique Charlie Elison, porte-parole de l’agence, plus habituée à intervenir après des catastrophes naturelles.
Ailleurs dans le pays, des parcs d’attractions, des parkings ou des stades ont été transformés en centres de vaccination, gérés par des hôpitaux, des cliniques ou les départements de santé publique locaux.
Ici, dans l’immense espace qui, à cette période de l’année, accueille habituellement une Foire aux fleurs réputée, des dizaines de longues tables rectangulaires ont été disposées à bonne distance les unes des autres. A chaque extrémité, un patient s’installe, relève sa manche tout en répondant aux questions d’un infirmier militaire. Quatre-vingts vaccinateurs de l’armée se relaient toute la journée, sept jours sur sept. En cas de doutes sur l’opportunité d’une injection, un médecin est consulté. Des traducteurs se tiennent prêts à aider les habitants d’origine hispanique, chinoise ou vietnamienne, nombreux dans la ville. Pour l’heure seuls les plus de 65 ans, les personnels de santé et les malades chroniques ont accès au vaccin.
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