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A Vienne, les pays d’Europe centrale critiquent le mécanisme de répartition des vaccins

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De gauche à droite, le premier ministre slovène, Janez Jansa, le premier ministre bulgare, Boïko Borissov, le chancelier autrichien Sebastian Kurz, et le premier ministre tchèque, Andrej Babis, le 16 mars à Vienne. De gauche à droite, le premier ministre slovène, Janez Jansa, le premier ministre bulgare, Boïko Borissov, le chancelier autrichien Sebastian Kurz, et le premier ministre tchèque, Andrej Babis, le 16 mars à Vienne.

La réunion a été convoquée en urgence pour taper sur Bruxelles. Mardi 16 mars, six premiers ministres d’Europe centrale (Autriche, Bulgarie, Croatie, Lettonie, République tchèque et Slovénie) se sont retrouvés à Vienne pour demander « un correctif » du mécanisme européen de répartition des vaccins contre le Covid-19 que la Commission achète au nom des Vingt-Sept.

Au rythme actuel de livraison, « nous sommes dans une situation où certains Etats membres auront vacciné tout le monde d’ici à mi-mai et d’autres auront besoin de six à dix semaines de plus », a dénoncé le chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz, qui hébergeait ce sommet improvisé. A ses côtés, le premier ministre bulgare, Boïko Borissov, a dénoncé une « injustice ». « Le principe de répartition proportionnelle à la population n’est pas respecté » a-t-il expliqué, alors que M. Kurz avait brandi un graphique montrant que Malte avait jusqu’ici reçu beaucoup plus de doses par habitant que la Bulgarie et la Lettonie, dernières du classement.

Le retard bulgare

Les chefs de gouvernement en ont appelé à « Charles Michel et Ursula von der Leyen » pour corriger ce qu’ils estiment avoir été un dévoiement du dispositif adopté à Bruxelles en décembre 2020 par un échelon « quelque part en bas de la chaîne », comme l’a déclaré M. Borissov, en visant le « steering committee » au sein duquel des experts des Etats membres procèdent à la répartition des vaccins achetés. « Nous ne voulons pas de steering committee qui change la décision de l’ensemble de l’UE », a abondé Janez Jansa, le dirigeant ultraconservateur slovène. Beaucoup des premiers ministres réunis à Vienne mardi sont connus pour leurs critiques parfois virulentes de Bruxelles.

M. Borissov a ainsi évoqué la voie choisie par le premier ministre hongrois ultranationaliste Viktor Orban, qui a commandé « des vaccins chinois et russes ». Si son pays est en retard, ce n’est pas, en réalité, parce que le principe de répartition au prorata de la population des pays n’a pas été respecté, mais d’abord et avant tout parce qu’il a commandé moins de vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna que ce que lui permet le mécanisme européen, soit 12 millions sur 35, et parce qu’il a privilégié AstraZeneca, le fabricant qui rencontre le plus de retards de livraison. Le gouvernement bulgare n’a jamais expliqué ce choix, mais certains experts ont mis en avant le prix bien plus bas du vaccin suédo-britannique par rapport à ses concurrents. Des médias ont aussi souligné que la mère d’une eurodéputée du GERB, le parti de M. Borissov, est directrice du laboratoire pour la Bulgarie. M. Borissov est par ailleurs en pleine campagne pour les élections législatives du 4 avril.

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