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Après celle de 2016, la Russie aurait tenté d’interférer dans l’élection présidentielle américaine de novembre 2020, qui a vu Joe Biden prendre la suite de Donald Trump. Un rapport des services du renseignement américain montre que le président Vladimir Poutine aurait dirigé des efforts pour tenter d’inverser le résultat de cette élection.
Publié mardi 16 mars par le Bureau du directeur du renseignement national, ce rapport de 15 pages vient confirmer les accusations selon lesquelles certains proches de Donald Trump auraient amplifié des accusations portées par des personnalités ukrainiennes liées à Moscou contre Joe Biden, en amont du scrutin de novembre. Il inclut, par ailleurs, de nouveaux éléments tendant à démontrer que Vladimir Poutine a supervisé ou, a minima, ordonné une ingérence dans l’élection présidentielle américaine au profit de Donald Trump.
Plus précisément, selon le document, des personnalités ukrainiennes soutenues par Moscou – comme le parlementaire Andreï Derkach – ont recruté des figures politiques aux Etats-Unis pour que celles-ci « salissent » l’image de Joe Biden et de son fils Hunter Biden, cibles d’accusations répétées de corruption par Donald Trump.
Des traces d’autres tentatives d’ingérences étrangères
« D’autres hauts représentants ont aussi participé aux efforts d’interférence électorale de la Russie – dont des cadres des services de sécurité et du renseignement qui, selon notre évaluation, n’auraient pas agi sans avoir reçu au moins l’aval tacite de Poutine », expose le rapport.
Les services du renseignement américain rapportent avoir aussi trouvé trace d’autres tentatives étrangères pour faire basculer le vote des Américains l’an dernier, notamment une campagne « d’influence secrète à plusieurs niveaux » menée par l’Iran dans le but d’amenuiser le soutien dont bénéficiait Donald Trump.
Par ailleurs, le document dément le récit alternatif proposé par des alliés de Donald Trump selon lesquels la Chine a interféré dans le scrutin de novembre au profit de Joe Biden. « La Chine a cherché de la stabilité dans sa relation avec les Etats-Unis et n’a vu aucune des deux issues possibles au scrutin représenter un avantage suffisant pour que la Chine risque un retour de flammes si elle était prise sur le fait », est-il écrit.
Probables sanctions américaines supplémentaires
Un représentant de l’administration Biden a déclaré que le président américain avait « clairement » indiqué par le passé que Washington pourrait prendre des mesures face à des tentatives de déstabilisation menées par Moscou, notant les démarches américaines pour répondre à l’usage supposé par la Russie d’une arme chimique contre l’opposant Alexeï Navalny. « Il y aura davantage bientôt », a rajouté ce représentant, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat.
Alors que Vladimir Poutine a rencontré Joe Biden à la fin janvier, la Russie a déclaré mercredi qu’elle prenait toutes les mesures nécessaires pour se préparer à de nouvelles sanctions américaines. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que ce rapport était « incorrect, tout à fait sans fondement et sans preuves ». « La Russie ne s’est pas ingérée dans les élections précédentes [en 2016, ni] dans les élections de 2020 », a-t-il ajouté, estimant que ce rapport n’était qu’un prétexte pour remettre les sanctions à l’encontre de la Russie à l’ordre du jour.
Dans un entretien, diffusé mardi par la chaîne américaine ABC, Joe Biden s’est vu demander s’il estimait que Vladimir Poutine était « un tueur », ce à quoi le président des Etats-Unis a répondu : « Oui, je le pense. » Et, concernant le rapport américain montrant les ingérences russes dans la présidentielle de 2020, il a affirmé que Poutine « en paierait les conséquences ».
Par le passé, les agences américaines du renseignement et l’ancien procureur spécial Robert Mueller avaient conclu que la Russie avait aussi interféré dans l’élection présidentielle de 2016 afin d’appuyer la candidature de Donald Trump, en menant une campagne de propagande destinée à nuire à sa rivale Hillary Clinton.
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