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Les cent premiers jours de Joe Biden : le grand retour de l’Etat protecteur

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Joe Biden célèbre l’adoption du plan de soutien de 1 900 milliards de dollars, à la Maison Blanche, à Washington, D.C., le 12 mars. Joe Biden célèbre l’adoption du plan de soutien de 1 900 milliards de dollars, à la Maison Blanche, à Washington, D.C., le 12 mars.

Vendredi 12 mars, c’était fête dans la roseraie de la Maison Blanche. Joe Biden célébrait l’adoption de son plan de soutien de 1 900 milliards de dollars (environ 1 600 milliards d’euros) et tout le monde était formidable au point que cela en était particulièrement lassant. Aucun républicain n’avait été invité. Il faut dire que ce parti avait tout fait pour faire échouer ou pour retarder le plan, y compris en imposant au Sénat, pendant plus de dix heures, la lecture à voix haute de 628 pages dont la portée poétique était limitée.

Entre deux brassées de compliments aux démocrates sans qui rien n’aurait été possible, le président a saisi l’occasion pour dire tout le mal qu’il pensait de la théorie du ruissellement qui veut que la réduction des impôts des plus riches profite à toute l’économie et in fine aux classes les plus défavorisées. Son plan, conçu comme un arrosage massif des bas revenus, en prend méthodiquement le contrepied.

« Nous avons vu maintes et maintes fois que ces retombées ne fonctionnaient pas. C’est la première fois que nous pouvons, depuis l’administration [de Lyndon] Johnson [1963-1969] et peut-être même avant cela, commencer à changer de paradigme », a assuré Joe Biden, alors que la pandémie a creusé des inégalités sociales déjà criantes. « Cette fois, il est temps de bâtir une économie qui croît de bas en haut », a-t-il ajouté.

Le Tax Policy Center, un cercle de réflexion non partisan de Washington, a mis en évidence le contraste entre le plan Biden et la réforme fiscale de Donald Trump adoptée par les seules voix républicaines en 2017. Le premier bénéficie massivement aux plus pauvres alors que la seconde ne leur a profité qu’à la marge, sans que cela empêche l’ancien président de se présenter comme le champion des « oubliés », avec même un certain succès.

« Protéger le peuple américain »

L’arrosage impliquant l’arrosoir, l’heure est à l’Etat fédéral. En 1996, le démocrate Bill Clinton avait acté la défaite idéologique de son camp en assurant que « l’ère du “big government” » était « révolue ». Avec son lointain successeur, il n’est plus question d’avoir comme unique objectif son atrophie et la privation des ressources fiscales qui le font fonctionner. L’Etat fédéral n’est pas « une force étrangère installée dans une lointaine capitale, il s’agit de nous tous », assure Joe Biden, le coronavirus ayant mis en évidence « [sa] fonction la plus importante : protéger le peuple américain ».

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