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Au Yémen, les rebelles houthistes jouent l’escalade

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Des soldats houthis défilent lors d’une procession funéraire pour les combattants houthis tués lors des récents combats contre les forces gouvernementales dans la province de Marib, à Sanaa, au Yémen, le 17 février 2021. Des soldats houthis défilent lors d’une procession funéraire pour les combattants houthis tués lors des récents combats contre les forces gouvernementales dans la province de Marib, à Sanaa, au Yémen, le 17 février 2021.

Le diplomate américain Timothy Lenderking, que le président Joe Biden a nommé il y a un mois au poste d’envoyé spécial pour le Yémen, avec pour mission de renouer le dialogue entre les factions de ce pays en guerre civile depuis six ans, a pu mesurer ces derniers jours la complexité de la tâche qui l’attend.

Sa nomination et les mesures fortes qui l’ont accompagnée, comme l’arrêt du soutien américain aux bombardements saoudiens ou le retrait de la milice houthiste de la liste des organisations terroristes, n’ont eu aucun impact sur les belligérants. Bien qu’elles attestent de la volonté des Etats-Unis d’adopter une position plus équilibrée, après la quasi-carte blanche offerte à Riyad sous les présidences Obama et Trump, ces annonces ont été suivies par une intensification des hostilités.

L’escalade est surtout visible du côté des houthistes, le groupe armé pro-iranien originaire des montagnes du Nord, qui, en délogeant le président Abd Rabbo Mansour Hadi de Sanaa, la capitale, en février 2015, a précipité l’intervention de Riyad. Ses lancements de drones et de missiles contre le royaume, ripostes aux frappes de l’aviation saoudienne qui ont fait de très nombreuses victimes civiles, ont drastiquement augmenté ces dernières semaines.

Bien qu’asymétriques, car ils sont généralement interceptés, ces tirs entretiennent un climat de tension croissant dans le royaume, parce que leur portée, leur précision et l’importance des sites pris pour cibles ont tendance à croître. Durant la seule journée du dimanche 7 mars, par exemple, l’armée saoudienne a comptabilisé douze tirs de drones et deux de missiles balistiques, tous détruits avant qu’ils n’atteignent leur cible. « C’est une forme de harcèlement psychologique, estime un expert occidental qui suit de près le conflit. Les houthistes mettent les Saoudiens sous pression en leur démontrant que, quoi qu’ils fassent, leur capacité de frappe continue à progresser. »

Vague d’attentats la plus vaste depuis 2019

Parmi les cibles du 7 mars figurait le parc de réservoirs de pétrole de Ras Tanura, sur la côte orientale du royaume, l’un des plus grands ports d’hydrocarbures au monde. D’après les autorités saoudiennes, ce site a été visé par un drone maritime – un vaisseau sans pilote, chargé d’explosifs, dont la destination est fixée par coordonnées GPS. Des débris d’un missile touché en vol sont parallèlement tombés sur un complexe résidentiel à Dharhan, appartenant au géant pétrolier saoudien Aramco, 80 km plus au sud. Le mouvement houthiste a aussi affirmé avoir tiré en direction de bases militaires, à Dammam, dans l’Est, ainsi qu’à Jizan et dans la province de l’Asir, dans l’Ouest.

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