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La stratégie chinoise de Joe Biden commence à se mettre en place. Le 4 février, lors de sa première visite au département d’Etat en tant que président, le démocrate avait désigné Pékin comme « le plus sérieux compétiteur » des Etats-Unis et affirmé qu’il entendait le contrer en s’appuyant sur ce qu’il avait présenté comme deux piliers de la diplomatie américaine : les alliés et les valeurs.
En participant virtuellement, vendredi 12 mars, pour la première fois au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, à un forum régional, Joe Biden a donné une première traduction de ses objectifs, qui s’inscrivent dans la continuité de l’agressivité manifestée à l’égard de Pékin par son prédécesseur, Donald Trump. Le Quad, abréviation de Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, rassemble, outre les Etats-Unis, l’Inde, l’Australie et le Japon.
Après avoir insisté sur le fait qu’il s’agissait du premier sommet multilatéral qu’il accueillait, Joe Biden a aussitôt mis en avant un « objectif qui, je pense, nous préoccupe tous : une région indo-pacifique libre et ouverte est essentielle à chacun de nos pays et à notre avenir ». La formule sous-entend que cette région pourrait être menacée par ce que les Etats-Unis considèrent comme un expansionnisme chinois. Les premiers ministres indien, japonais et australien, Narendra Modi, Yoshihide Suga et Scott Morrison, ne l’ont pas contredit.
Cette rencontre, qui pourrait être réitérée à la fin de l’année, doit être suivie par la première tournée à l’étranger du secrétaire d’Etat, Tony Blinken, au Japon et en Corée du Sud, du 15 au 18 mars. Le chef de la diplomatie américaine sera accompagné par le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, renforçant ainsi le message de fermeté adressé à Pékin, alors que Donald Trump se lamentait régulièrement du coût financier pour les Etats-Unis qu’entraîne le déploiement de forces militaires permanentes dans ces deux pays.
« Chœur d’opprobre »
Ce n’est qu’au terme de ces visites et de l’affichage de l’attention apportée par Washington à ses alliés dans la région que se tiendra la première rencontre de haut niveau sino-américaine. Tony Blinken doit en effet rencontrer de hauts responsables chinois le 18 mars, en Alaska, en compagnie du conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan. Il s’agit de Yang Jiechi, le responsable des affaires internationales du Parti communiste chinois, et de Wang Yi, le ministre des affaires étrangères.
Autre signe de la préoccupation asiatique de la nouvelle administration, le premier ministre japonais, avec lequel Joe Biden s’est entretenu vendredi, est également le premier responsable étranger qui doit être reçu en avril à Washington, après une disette de visites imputable à la pandémie de Covid-19.
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