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La fête du cinéma, malgré tout, pour la 46e cérémonie des César

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Le monde du cinéma français va tenter de fêter le 7e art au court d’une nouvelle cérémonie des César, vendredi, malgré les salles fermées et une crise profonde de l’institution l’an dernier.

Donnée pour moribonde, la cérémonie est de retour, vendredi 12 mars, avec Roschdy Zem en président de cette 46e édition aux allures de crash-test pour l’Académie, et Marina Foïs en maîtresse de cérémonie.  

Le cinéma français va tenter de donner le change malgré les salles fermées lors de la soirée des César, une institution profondément renouvelée après sa crise existentielle l’an dernier.  

« C’est quand même aux enterrements que l’on rit le plus » 

Ce ne sera « pas une soirée pour chouiner », a promis celle qui est épaulée à l’écriture par Blanche Gardin et Laurent Lafitte, pleine d’ironie : « C’est quand même aux enterrements que l’on rit le plus ». 

Il faut dire que pas grand monde n’a le cœur à la fête : le monde du cinéma désespère d’obtenir le moindre signal d’une réouverture des salles, un an après la première décision d’éteindre les projecteurs. Plusieurs centaines de films sont en souffrance, prêts à sortir. 

En attendant, la soirée, qui avait atteint un pic à plus de 2 millions de téléspectateurs l’an dernier, sera diffusée en direct sur Canal + (en clair) et sur RTL, dont le site a dévoilé les noms des principaux remettants des prix dont Virginie Efira, Isabelle Huppert, Valérie Lemercier ou Vincent Dedienne. 

Adèle Haenel ne devrait pas en être : l’actrice s’est vu proposer de remettre un César, mais a décliné « comme plein d’autres, pour des raisons qui lui appartiennent », a expliqué Marina Foïs cette semaine. 

Le film d’Emmanuel Mouret grand favori

Le symbole aurait été fort, un an après le départ fracassant de l’actrice de « Portrait de la jeune fille en feu » en pleine cérémonie, pour dénoncer le sacre de Roman Polanski, cinéaste qui fait face à des accusations de viol, récompensé pour « J’accuse ». 

Côté récompenses 2021, outre un César anniversaire à une bande de joyeux sexagénaires, la troupe du Splendid (Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Michel Blanc, Josiane Balasko…) auteurs des « Bronzés » et du « Père Noël est une ordure », un trio de films fait la course en tête. 

Grand favori avec 13 nominations, « Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait » d’Emmanuel Mouret, inlassable explorateur du sentiment amoureux, peut espérer, outre le titre de meilleur film, celui de meilleure actrice (Camélia Jordana) et de meilleur acteur (Niels Schneider). 

Sont également très bien placés « Été 85″ de François Ozon, cinéaste souvent nommé et jamais récompensé, ainsi qu’ »Adieu les Cons » d’Albert Dupontel, à la réalisation et à l’interprétation, avec Virginie Efira, en lice pour le César de la meilleure actrice.

Dans toutes les catégories, des valeurs montantes (la réalisatrice Caroline Vignal et l’actrice Laure Calamy pour « Antoinette dans les Cévennes », l’acteur Jonathan Cohen dans « Enorme ») côtoient de plus vieux routards du cinéma (l’acteur Lambert Wilson pour « De Gaulle », ou l’actrice Barbara Sukowa pour « Deux », primée à Cannes il y a 35 ans)… 

La parité en pointillés 

La sélection était limitée cette année, car seuls les films sortis en salle en 2020, passés entre les gouttes des mois de confinements, pouvaient concourir. 

Mais l’essentiel ne sera pas forcément là : les César doivent aussi prouver qu’ils ont fait leur mue après une crise historique l’an dernier. Sur fond de polémique autour de Roman Polanski, l’Académie, accusée d’entre-soi et d’opacité, avait vu sa direction démissionner deux semaines avant la cérémonie. 

Les César ont depuis été revus de fond en comble, avec des processus plus transparents et démocratiques, sous l’égide d’une toute nouvelle direction, confiée à Véronique Cayla (ancienne présidente d’Arte) et au réalisateur Éric Toledano. 

Le choix de Marina Foïs en maîtresse de cérémonie, actrice féministe et à la pointe de la dénonciation des pratiques de l’ancienne direction, n’est pas neutre. Mais du travail reste à faire, notamment pour atteindre la parité dans le collège des votants, reconnaît cette dernière. 

Niveau prix, le renouveau risque de se faire encore attendre : côté parité, une seule femme est nommée dans la catégorie reine du « meilleur film », Caroline Vignal, tout comme pour la « meilleure réalisation » (Maïwenn pour son film « ADN »). 

Quant à la diversité, notamment ethnique, un autre sujet brûlant, elle risque d’être moins présente que l’an dernier, lorsque les « Misérables » de Ladj Ly avait été sacré meilleur film. 

Avec AFP

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