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En RDC et au Mozambique, des groupes armés affiliés à l’Etat islamique, selon Washington

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Des maisons brûlées dans le village congolais de Manzalaho, près de Beni, le 18 février 2020, après une attaque attribuée aux Forces démocratiques alliées (ADF). Des maisons brûlées dans le village congolais de Manzalaho, près de Beni, le 18 février 2020, après une attaque attribuée aux Forces démocratiques alliées (ADF).

Les Etats-Unis ont placé, jeudi 11 mars, les miliciens des Forces démocratiques alliées (ADF) en République démocratique du Congo (RDC) et un mouvement djihadiste au Mozambique parmi les « groupes terroristes » affiliés au groupe Etat islamique (EI). « Si nous sommes engagés à vaincre l’Etat islamique – et nous le sommes –, alors nous devons l’affronter en Afrique », a commenté un responsable du contre-terrorisme américain en Afrique, John T. Godfrey, lors d’une conférence de presse virtuelle.

Dans un communiqué, le département d’Etat américain désigne les ADF sous le nom de « Daech RDC », en référence à l’acronyme arabe de l’EI, identifiant leur chef comme « Seka Musa Baluku ». « Ses attentats ont fait plus de 849 victimes civiles en 2020 » dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans l’est de la RDC, ajoute Washington en reprenant les chiffres d’un rapport remis aux Nations unies. « L’administration Biden appuie les efforts du président Tshisekedi et du gouvernement congolais visant à faire face aux groupes armés et aux groupes terroristes », commente l’ambassadeur américain à Kinshasa, Mike Hammer : « Nous devons supprimer le financement de ces groupes. »

« Daech-Mozambique, également connu sous le nom d’Ansar al-Sunna, aurait prêté allégeance à Daech dès avril 2018 et a été reconnu par le noyau de Daech en tant qu’affilié en août 2019 », ajoute le département d’Etat. Depuis octobre 2017, ce groupe, connu localement sous le nom de Chabab (« les jeunes » en arabe), « aurait tué près de 1 200 civils », rappelle-t-il. « Vous avez quelque chose comme 2 000 victimes civiles et jusqu’à 670 000 déplacés internes » dans la région de Cabo Delgado (nord-est), frontalière de la Tanzanie, a souligné M. Godfrey.

« Aucun lien direct »

Le responsable américain a rappelé que le défunt chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait encouragé ses groupes affiliés à conduire des attaques : « Nulle part ailleurs cette tendance n’a été aussi alarmante qu’en Afrique », selon lui. Les « groupes terroristes » désignés par Washington et leurs responsables tombent sous le coup de sanctions américaines : avoirs « bloqués » aux Etats-Unis, sanctions contre « les institutions financières étrangères » qui font des transactions avec eux aux Etats-Unis.

Les ADF sont à l’origine des rebelles ougandais musulmans installés depuis 1995 dans l’est de la RDC. Ils n’attaquent plus l’Ouganda voisin depuis des années, vivant de trafics dans la région de Beni. Depuis avril 2019, l’EI a revendiqué certaines attaques des ADF. Les ADF « ont été publiquement reconnus comme un groupe affilié à l’EI fin 2018 », d’après M. Godfrey. Pourtant, en décembre 2020, un groupe d’experts de l’ONU sur la RDC affirmait n’avoir « pu établir aucun lien direct » entre l’EI et les ADF.

Au total, 1 219 civils ont été tués dans des attaques attribuées aux ADF depuis 2017 sur le territoire de Beni, d’après les experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST). Ces chiffres en font le groupe armé le plus meurtrier parmi les 122 encore actifs dans l’est de la RDC.

Le Monde avec AFP

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