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Yang Jiechi, le responsable des affaires internationales du Parti communiste chinois (PCC), et Wang Yi, ministre des affaires étrangères, se rendront, jeudi 18 mars, en Alaska (Etats-Unis) pour y rencontrer le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le conseiller à la sécurité nationale à la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Cette rencontre – la première depuis l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis – s’annonce difficile. Chinois et Américains ne sont même pas d’accord sur son importance. « Ce n’est pas un dialogue stratégique », a insisté M. Blinken mercredi, mettant en avant le fait que cette rencontre ne devrait pas, à ce stade, donner lieu à des engagements de part et d’autre. « C’est un dialogue stratégique de haut niveau qui se tient à l’invitation des Etats-Unis », a rétorqué Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères.
Cette passe d’armes l’illustre : les deux premières puissances mondiales se regardent en chiens de faïence. D’ailleurs, comme avant toute rencontre qui s’annonce difficile entre deux rivaux, chacun tente d’impressionner l’autre en exhibant ses forces.
Les Etats-Unis mettent en avant leurs alliés. Ce vendredi 12 mars, Joe Biden s’entretient par vidéo avec les dirigeants indien, japonais et australien, dans le cadre du dialogue quadrilatéral pour la sécurité (« Quad »), parfois dénoncé par la Chine comme une « OTAN asiatique » dirigée contre elle. Ce sera la première fois que les pays du format « Quad » seront représentés au niveau de leurs dirigeants, a fait valoir la Maison Blanche. Par ailleurs, avant de se rendre en Alaska, Antony Blinken visitera du 15 au 18 mars le Japon et la Corée du Sud pour « réaffirmer l’engagement des Etats-Unis à renforcer [ses] alliances » dans l’Indo-Pacifique.
« L’Ouest est sur le déclin et l’Est se lève »
Les diplomates chinois se rendront en Alaska forts de la « victoire de la lutte contre le coronavirus », de l’insolente santé économique de leur pays et de leur conviction désormais clairement affichée que « l’Ouest est sur le déclin et l’Est se lève ».
Devant l’Assemblée nationale populaire (ANP) et la Conférence consultative du peuple chinois, qui se sont réunies du 5 au 11 mars, les messages des dirigeants chinois ont été on ne peut plus clairs. Quoi qu’il en coûte, la Chine doit devenir une grande puissance socialiste moderne en 2035, ce qui passe par son indépendance technologique à l’égard des Etats-Unis et par la modernisation de ses forces armées. « Il est inévitable que les deux pays aient des désaccords et même de grandes divergences », a estimé, jeudi devant la presse, le premier ministre, Li Keqiang.
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