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Après 4 mois de convalescence, un chat sauvage recouvre la liberté !

Retrouvé blessé par des passants sur le bord d’une route, en novembre 2020, un chat forestier vient de regagner sa liberté dans la forêt de Saint-Hilaire-la-Plaine (23), après plusieurs mois de convalescence au centre de soins « Panse-Bêtes ». 30millionsdamis.fr a recueilli les confidences de son soigneur.

4 mois ! C’est le temps qu’il aura fallu à ce chat sauvage pour se remettre d’un choc – probablement lié à une collision routière – et rejoindre, en pleine forme, son milieu naturel.

Un travail de rééducation long et complexe

Retrouvé affaibli et immobilisé sur le bord d’une route de Saint-Hilaire-la-Plaine, dans la Creuse (23), le félin a été immédiatement conduit par ses sauveteurs jusqu’à la clinique vétérinaire de Guéret, à une quinzaine de kilomètres. Sur place, le praticien identifie l’espèce sauvage ; diagnostique – par imagerie – une fracture de la hanche et lui prodigue les premiers soins (anti-douleurs, anti-inflammatoires…). Alerté, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) sollicite l’aide du centre « Panse-Bêtes », spécialisé dans le soin de la faune sauvage, à Chamalières (63).

Le jour de son accueil au centre de soins, le chat forestier était apeuré et affaibli. ©Marie-Laure Thierry

Dès la prise en charge du félin,  les soigneurs unissent leurs forces pour le remettre sur pattes. Pour favoriser sa cicatrisation osseuse, les bénévoles recourent à la « cageothérapie », qui consiste à garder l’animal dans un espace restreint propice à l’immobilité, où il est nourri et soigné.  « Au bout d’une dizaine de jours, nous avons poursuivi sa rééducation en le plaçant dans un enclos extérieur de 15 mètres carrés, confie le soigneur, Laurent Longchambon, contacté par 30millionsdamis.fr. Nous en avons pris soin en évitant au maximum les contacts humains pour éviter toute imprégnation de cet animal sauvage ». Un compromis  périlleux rendu possible grâce aux « pièges vidéos » qui permettent de surveiller le félin, sans pour autant le perturber.

Cette longue convalescence est récompensée le 20 février 2021, par la remise en liberté du chat sauvage, dans le calme et la sérénité, sous l’œil attendri des soigneurs.  « Nous avons choisi le date et le lieu qui lui seraient les plus favorables, rassure le soigneur. Nous l’avons relâché en période de reproduction et dans sa zone de prédation. »

Une espèce fragilisée par les pressions anthropiques

 

 Le Chat sauvage est victime des pressions anthropiques qui viennent altérer et fragmenter les habitats.

L. Longchambon – Soigneur

Un sauvetage d’autant plus important que cette espèce doit faire face à diverses menaces : « Le Chat sauvage est victime des pressions anthropiques qui viennent altérer et fragmenter les habitats forestiers et bocagers » déplore L. Longchambon. Primo, les activités humaines, telles que la sylviculture et l’agriculture, génèrent une dégradation des milieux de vie du Chat forestier, de façon quantitative mais aussi qualitative. Secundo, l’urbanisation, le développement des infrastructures et la construction des routes impliquent un fractionnement des habitats naturels. « Les territoires du Chat sauvage sont ainsi coupés par des routes qui rompent les continuités écologiques, explique le soigneur. C’est un véritable problème pour cette faune sauvage qui vit sur de vastes étendues. »

L’espèce est également victime des empoisonnements qui visent, à l’origine, les petits rongeurs. En consommant leurs proies malades, les félins sont, à leur tour, contaminés. Enfin, ces animaux sont menacés par le phénomène d’hybridation avec les chats errants : « Nous espérons responsabiliser les maîtres en leur insufflant de faire identifier et stériliser leurs animaux de compagnie, conclut L. Longchambon. C’est un moyen de participer, entre-autres, à la sauvegarde du Chat forestier ! »

A l’instar des passants qui ont découvert le chat sauvage blessé sur le bord d’une route, il importe dans une telle situation d’alerter le vétérinaire et le du centre de soins pour la faune sauvage le plus proche. En 2020, c’est un renardeau qui avait été retrouvé au bord d’une route, près des corps inertes de sa mère et de son frère. Transféré au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire – Faune sauvage (CHUV-FS) d’Alfort (94), le goupil rebaptisé Alfox avait suivi un long processus d’apprentissage avant de pouvoir regagner son milieu naturel.

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