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Tribune Depuis plus d’un an maintenant, le monde est confronté à une crise sanitaire d’une ampleur sans précèdent qui a d’ores et déjà conduit à un recul historique du développement humain avec un accroissement aigu des inégalités et une augmentation inquiétante (de l’ordre de 7 %) des indicateurs d’extrême pauvreté.
Dans le même temps, nous sommes confrontés à une potentielle catastrophe environnementale dont les conséquences sont chaque jour un peu plus visibles, et à une pénurie des investissements qui seraient pourtant nécessaires à la gestion de l’ensemble de ces défis.
50 milliards de dollars en Afrique
Si tous les pays sont confrontés à la même tempête, ils ne sont cependant pas dans le même bateau. Aussi, en raison de la lourdeur de la dette et de la diminution de l’aide publique au développement, il y a fort à parier que les pays les plus pauvres paieront le prix le plus élevé des conséquences du Covid-19.
Plus que jamais, le manque à gagner que représentent pour les revenus des Etats les abus fiscaux, la corruption et le blanchiment d’argent, doit être sévèrement combattu.
Il y a près de cinq ans déjà, le groupe de travail de haut niveau de l’Union africaine sur les flux financiers illicites en provenance d’Afrique, présidé par Thabo Mbeki, concluait que plus de 50 milliards de dollars américains (environ 42 milliards d’euros) étaient perdus chaque année en Afrique à cause de ces flux illicites.
Bien avant le Covid-19, on recensait en effet déjà de nombreux cas de corruption globale ainsi que des comportements scandaleux d’évasion fiscale. Les nombreuses révélations d’abus fiscaux dans les « Panama Papers », « Paradise Papers » et OpenLux ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres.
Le monde a besoin d’un engagement renouvelé en faveur de l’intégrité financière afin de soutenir les objectifs du développement durable, partout et pour tous. C’est précisément l’appel lancé aux Etats par le Groupe de haut niveau sur la responsabilité, la transparence et l’intégrité financières internationales (FACTI) qui vient de publier le rapport « L’intégrité financière pour un développement durable ».
Des lois plus sévères
Notre idée est simple : en recouvrant juste une fraction des milliards actuellement dilapidés, les gouvernements pourraient investir dans l’éducation, renforcer leur système de santé, développer l’économie verte, promouvoir les droits de l’homme et des sociétés inclusives.
Cela nécessitera évidemment des systèmes de gouvernance nationaux également transparents.
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