https://img.lemde.fr/2021/03/09/268/0/1354/677/1440/720/60/0/cb1941e_5363857-01-06.jpg
Le président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, a aidé à acheminer des tonnes de cocaïne vers les Etats-Unis, a affirmé, mardi 9 mars, un procureur fédéral new-yorkais, dans son réquisitoire à l’ouverture du procès d’un narcotrafiquant présumé.
Selon le procureur Jacob Gutwillig, Geovanny Fuentes a « versé des pots-de-vin même au président du Honduras » et était devenu « intouchable » grâce à leur association. Le président du Honduras a touché, entre 2013 et 2014, quelque 25 000 dollars (21 000 euros) pour garantir la protection du narcotrafiquant, a également affirmé M. Gutwillig.
L’un des témoins pour l’accusation, lors de ce procès qui doit durer deux semaines, témoignera à la barre « du choc et de la peur qu’il a ressenti en voyant l’accusé assis aux côtés du président », a déclaré le procureur. Le témoin, José Sanchez, devrait aussi citer des propos du président, qui aurait dit à M. Fuentes qu’il transporterait « tellement de cocaïne vers les Etats-Unis que les “gringos” en auront jusqu’aux narines ».
L’avocat de M. Fuentes, Eylan Schulman, a, lui, tenté de discréditer d’avance ces témoins à charge. « Supposément 25 000 dollars peuvent suffire à corrompre un président », a-t-il lancé. Il a souligné que José Sanchez, qui a demandé l’asile aux Etats-Unis, avait « beaucoup à gagner et rien à perdre » en témoignant. Il a aussi averti les jurés qu’un autre témoin à charge, l’ex-leader du cartel hondurien Leonel Rivera, était « l’un des pires assassins » au monde.
Les procureurs new-yorkais considèrent le président Hernandez, 52 ans, au pouvoir depuis janvier 2014, comme « co-conspirateur » de M. Fuentes dans le trafic de cocaïne, même si le dirigeant n’a pas été inculpé. Le procès de M. Fuentes intervient après le procès du frère du président, Tony Hernandez, un ex-député jugé coupable de trafic de cocaïne à New York en octobre 2019. L’audience pour fixer sa sentence, plusieurs fois reportée, est désormais prévue pour le 23 mars. Il risque la prison à perpétuité.
Lors de la condamnation de son frère, le président Hernandez, surnommé « Joh », avait dénoncé le verdict, rejetant « les versions fausses et irresponsables qui cherchent à salir le nom du Honduras » à l’origine de ce jugement.
L’article Le président du Honduras accusé d’avoir aidé au trafic de cocaïne vers les Etats-Unis est apparu en premier sur zimo news.