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Attentat déjoué de Villepinte : le diplomate iranien condamné en Belgique a fait appel

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Des policiers patrouillent devant le palais de justice pendant le procès de quatre personnes, dont un diplomate iranien et un couple belgo-iranien, devant le tribunal pénal d’Anvers, le 4 février 2021. Des policiers patrouillent devant le palais de justice pendant le procès de quatre personnes, dont un diplomate iranien et un couple belgo-iranien, devant le tribunal pénal d’Anvers, le 4 février 2021.

Assadollah Assadi, un diplomate iranien condamné en février à vingt ans de prison en Belgique pour avoir projeté un attentat contre des opposants au régime de Téhéran en France en 2018, a fait appel de sa condamnation, a annoncé, lundi 8 mars, le tribunal d’Anvers.

« Tous les inculpés ont interjeté appel », a précisé cette même source dans un message à l’Agence France-Presse (AFP). Pour cette tentative d’attentat contre le rassemblement du CNRI (opposants) à Villepinte, près de Paris, Assadollah Assadi, 49 ans, était poursuivi pour « tentatives d’assassinat à caractère terroriste » et « participation aux activités d’un groupe terroriste ». Trois complices belges d’origine iranienne avaient, eux, été condamnés à des peines allant de quinze ans à dix-huit ans de prison, ainsi qu’à la déchéance de leur nationalité belge.

Ce dossier, mêlant terrorisme et espionnage, avait suscité des tensions diplomatiques entre Téhéran et plusieurs capitales européennes, dont Paris. Le régime iranien avait prévenu en amont du jugement qu’il ne le reconnaîtrait pas, affirmant que la procédure ouverte par la justice belge n’était « pas légitime, en raison de l’immunité diplomatique » de M. Assadi. Les opposants ciblés avaient dénoncé, de leur côté, un projet relevant du « terrorisme d’Etat ».

Agent du renseignement iranien

Un attentat à la bombe devait viser le 30 juin 2018 à Villepinte, près de Paris, le grand rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), une coalition d’opposants comprenant les Moudjahidin du peuple (MEK).

Le jour même, un couple belgo-iranien domicilié à Anvers était arrêté par la police belge dans les environs de Bruxelles en possession de 500 grammes d’explosif TATP et d’un détonateur dans sa voiture. L’interpellation a eu lieu in extremis, et le rassemblement a pu se tenir avec ses invités de prestige, dont une vingtaine étaient parties civiles dans la procédure aux côtés du CNRI (entre autres, la Franco-Colombienne et ex-otage des FARC Ingrid Betancourt).

En poste, à l’époque, à l’ambassade d’Iran à Vienne, M. Assadi a été arrêté le 1er juillet en Allemagne, où les enquêteurs estimaient qu’il ne bénéficiait plus de son immunité diplomatique. Ces derniers étaient en possession d’images le montrant le 28 juin à Luxembourg en train de remettre un paquet contenant la bombe au couple belgo-iranien.

Incarcéré en Allemagne, le diplomate avait été remis en octobre 2018 à la Belgique. Il avait refusé d’être extrait de cellule pour comparaître le 27 novembre 2020. Selon l’accusation, l’enquête a montré qu’Assadi était, en réalité, un agent du renseignement iranien « agissant sous couverture diplomatique » et qu’il avait coordonné ce projet terroriste en s’appuyant sur trois complices, le couple domicilié à Anvers ainsi qu’un ancien poète dissident iranien exilé en Europe.

La femme du couple, Nasimeh Naami, 36 ans, a été condamnée à dix-huit ans de prison et son compagnon, Amir Saadouni, 40 ans, à quinze ans de réclusion. L’ex-dissident Mehrdad Arefani, 57 ans, présenté comme un agent du renseignement iranien agissant depuis la Belgique, a été condamné à dix-sept ans d’emprisonnement.

Le Monde avec AFP

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