Publié le : 04/05/2022 – 11:04
Le « deepfake » (« hypertrucage » en français) permet de créer des photos ou des vidéos ultra-réalistes de personnes réelles en remplaçant un visage par un autre ou une voix par une autre. Cette technique ouvre la porte à la diffusion de nombreuses infox sur les réseaux sociaux, où les internautes sont nombreux à être bernés et manipulés par des montages.
La technique du « deepfake », utilisée depuis quelques temps déjà dans des jeux vidéo ou des émissions de télé à succès, se répand peu à peu sur les réseaux sociaux afin de propager des infox. Cette fois, le virtuel a la volonté de nous faire prendre n’importe quelle vessie pour une superbe lanterne. En passant par le web, de nombreux petits programmes permettent déjà aux internautes de falsifier facilement une photo ou même un discours filmé. Celui d’une personnalité politique ou influente, par exemple. Dénommées « deepfake » par les anglophones, ces techniques de trucages d’images se répandent. Elles deviennent de plus en plus performantes et relancent le débat sur la manipulation en ligne de l’information.
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Pour Europol, la généralisation des « deepfakes » doit être prise très au sérieux par l’ensemble des pays de l’Union européenne. L’Office européen de police, dans un rapport rendu public récemment, tire le signal d’alarme. Les forces de l’ordre de l’UE sont invitées à considérer comme une priorité absolue la lutte contre l’utilisation criminelle de cette technologie numérique. Europol indique que les cybercriminels peuvent s’en servir pour manipuler l’information auprès du grand public mais également pour rançonner des entreprises. Et le problème est que certains de ces programmes de trucages, notamment les plus sophistiqués, se retrouvent aujourd’hui en accès libre sur la Toile, constate Xavier Duros, le directeur technique en France de la société de cybersécurité Checkpoint : « Il ne faut pas oublier que le monde cyber est fréquenté aussi par des individus malveillants qui disposent de moyens techniques et financiers conséquents pour mener des actions délictueuses. »
« Les internautes doivent rester vigilants quand ils visualisent des images issues des réseaux sociaux et toujours multiplier leurs sources d’investigations. »
«Deepfake»: le regard de Xavier Duros, expert en cybersécurité
Le pouvoir de nuisance des « deepfake » est donc bien réel
Les exemples des effets dévastateurs de cette manipulation de l’information ne manquent pas. Deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un « hypertrucage » du président ukrainien Volodymyr Zelensky a été diffusé sur la chaîne d’information Ukraine 24, à la suite d’un piratage de ses systèmes de transmission. Le président, dans ce faux message vidéo, exhortait sa population à rendre les armes. Et malgré la piètre qualité visuelle du clip, les internautes qui n’ont pas cherché à démêler le vrai du faux ont relayé en masse ce trucage grossier sur de nombreux réseaux sociaux, qui ont dû en urgence dépublier toutes ces vidéos.
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