La réintroduction d’une vingtaine d’espèces de mammifères dans certaines zones du monde permettrait de restaurer des écosystèmes et d’atténuer le réchauffement climatique. Un collectif international de chercheurs a identifié précisément les espèces et écorégions concernées. La Fondation 30 Millions d’Amis invite les pouvoirs publics à mettre en place ces recommandations.
Bison d’Europe, loup, renne, lynx… Autant d’animaux dont la réintroduction profiterait aux écosystèmes et au climat ! Cette théorie a été scientifiquement prouvée et étayée par des chercheurs, en concertation avec l’association Resolve et avec le Centre mondial de surveillance pour la conservation de la nature (WCMW) du Programme des Nations unies pour l’environnement (« An ecoregion-based approach to restoring the world’s intact large mammal assemblages », Ecography, 2022).
Des impacts positifs sur la biodiversité et l’atténuation du réchauffement climatique
Des réintroductions sont possibles dans une grande diversité de zones naturelles de la planète.
J. Gosling – Chercheur
Pour justifier leurs travaux, les scientifiques évoquent les bénéfices écologiques associés à la réintroduction du loup gris dans le parc national du Yellowstone en 1995 : « Réintroduire une seule espèce manquante de cette écorégion a eu, et a encore, un énorme impact positif ». En effet, forçant leurs proies – herbivores – à se déplacer, les prédateurs participent à la régénération des rivières et prairies. Or, la diversification de la végétation contribue elle-même à l’épanouissement de nombreuses espèces menacées, comme les castors qui, à leur tour, favorisent la biodiversité. Leurs ouvrages représentent une zone d’habitat, de reproduction et de nourriture pour de nombreux animaux, tels les campagnols, oiseaux sauvages, amphibiens et insectes aquatiques !
En parallèle, le développement de la biodiversité végétale permet de capter et de stocker le CO2 dans le sol, au point d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre. La reconstitution d’un groupe de mammifères participe ainsi activement à la lutte contre le réchauffement climatique !
Vingt espèces de mammifères concernées
Au total, les chercheurs ont identifié 20 espèces de mammifères (7 carnivores et 13 herbivores) dont la réintroduction (ou l’augmentation) dans une écorégion donnée entraînerait des avantages écosystémiques importants. Ces réintroductions sont possibles « dans une grande diversité de zones naturelles de la planète », assure Joe Gosling, co-auteur de l’étude.
Cette réintroduction doit être une ambition nationale et internationale.
J. Gosling
En Europe, ce ne sont pas moins de 35 écorégions dont l’équilibre écologique profiterait du retour de certains animaux, comme le loup, le lynx, le renne, le bison d’Europe et le castor d’Eurasie. De même en Amérique du Nord avec l’ours noir, le bison d’Amérique ou le glouton. En Asie, la réintroduction de chevaux et loups sauvages dans l’Himalaya permettrait d’accroître considérablement la biodiversité. La faune et la flore d’Afrique, quant à elles, bénéficieraient de la réintroduction de guépards, de lions ou d’hippopotames.
Des programmes de réintroduction déjà fructueux
« Une action prioritaire serait de considérer cette réintroduction comme une ambition nationale et internationale », recommande J. Gosling. Il revient désormais aux décideurs publics de concrétiser les résultats de cette étude.
La Fondation 30 Millions d’Amis a déjà relaté l’efficacité des programmes de réintroduction d’espèces menacées. Ce fut le cas du castor d’Europe en France et en Angleterre, mais aussi du chat sauvage en Ecosse, ou encore de la Pygargue à queue blanche au Royaume-Uni.
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