Ce dimanche, Imola accueille le Grand Prix d’Emilie Romagne, à moins de 100 km de Maranello, fief de la Scuderia Ferrari. Les tifosi, fiers de revoir leur écurie sur le devant de la scène, rêvent d’une victoire à domicile.
Il y a du rouge partout. En se promenant aux alentours du circuit d’Imola, « l’autodromo Enzo e Dino Ferrari », impossible évidemment de rater les tifosi. Casquettes, sacs à dos, drapeaux… le cheval cabré de la Scuderia est fièrement mis en avant. Marco, lui, a fait plus. Il est en combinaison de la tête aux pieds: « C’est la bonne année pour être fan de Ferrari. Je suis vraiment hyper excité, j’espère tellement qu’on va gagner. J’ai 20 ans, je suis fan de la Scuderia depuis dix ans, et on n’a jamais été aussi fort. Ferreri est de retour! »
Car ces dernières années, certains avaient plus de mal à afficher leur fierté. Avant le succès de Charles Leclerc à Bahreïn le 20 mars dernier, l’écurie italienne n’avait pas gagné depuis 2019. En 2020, elle avait connu sa pire saison depuis 40 ans. Alors ils en profitent: « Il y a une forme de magie, une atmosphère spéciale qui flotte ici, trouve Enzo, qui va rejoindra sa place en tribune. On gagne, on a de bons réglages, de bons pilotes. Les gens sont justes heureux de cela. »
Fans de Leclerc
Cette année, la voiture semble bien mieux convenir aux pilotes, Ferrari ayant notamment su s’adapter aux nouvelles règles techniques. Et Charles Leclerc en profite. Il a remporté deux courses sur les trois disputées jusqu’ici et est largement en tête du championnat (34 points d’avance sur le pilote Mercedes Georges Russel avant ce Grand Prix italien).
« Je l’adore, c’est un gars super sympa. En plus, il parle italien, sourit Pietro, venu de Brescia drapeau à la main. Généralement, nos pilotes essaient un peu, mais lui a vraiment fait l’effort d’apprendre notre langue et c’est très important pour nous. En plus c’est un très bon pilote, celui qu’il faut Ferrari. J’ai parié qu’il gagnerait le championnat. »
La confiance est bien là. Il y a même un drapeau monégasque – nationalité de Leclerc – accroché à une tonnelle. Un peu plus bas, une jeune fille marche avec un Charles Lerclerc en carton dans son sac à dos. Alors que la course sprint approche, les routes qui longent le circuit grouillent de supporters de la Scuderia. Des enfants ont les joues maquillées de rouge et les boutiques vendant des produits de Ferrari font un carton. « C’est normal, sourit Paco… Depuis notre dernier titre en 2007 avec Kimi Räikkönen, nous n’avons jamais été aussi bons. » Les sourires sont partout, l’écurie locale revit.
« C’est dans les périodes difficiles que vous voyez les vrais tifosi »
Pour sentir cette ferveur nouvelle, il faut également se rendre à Maranello, à 90km d’Imola. Dans cette ville aux maisons de briques roses, le rouge est également la couleur numéro 1. On croise, dans les rues principales, des employés de la Scuderia en combinaison, en pause déjeuner. Le siège de Ferrai est installé ici, comme l’usine, des restaurants, des boutiques, le musée…
« C’est dans les périodes difficiles que vous voyez les vrais tifosis. La passion reste, nous rappelle d’abord le directeur du musée, Michele Pignatti Morano. Même si, c’est vrai, il y a plus d’excitation, d’attentes grâce à la F1. Ferrari est très important. Quand Ferrari gagne, c’est toute notre nation qui gagne. »
Pendant la visite, on ne trouve pas que des reliques de Formule 1 mais c’est bien dans la salle des monoplaces que les fans s’arrêtent le plus longtemps. « D’habitude, il y a 70% de visiteurs étrangers, en ce moment c’est plus 50%, ajoute Michele Pignatti Morano. Mais on fait mieux que lors de notre dernière saison pleine (à cause du Covid), en 2019! » Deux jeunes entrent face aux bolides rouges, aux trophées et aux vidéos de Schumacher. Ils viennent de Slovaquie. « J’espère qu’on va poursuivre sur nos performances du début de saison, glisse Viktor. On va voir, je reste prudent. C’était très dur à regarder ces dernières années, voir qu’on n’était pas à notre top… »
Une victoire à domicile?
A quelques mètres du musée, des boutiques. L’une d’elle, moquette rouge au sol, est ouverte depuis 1988, tenue par Paolo, tifosi depuis toujours: « L’an passé, certains fans étaient désabusés, fatigués. Là, l’état d’esprit a vraiment changé, je le ressens. Les gens veulent beaucoup plus s’habiller en Ferrari, achètent des sacs, des petits modèles de voiture. Il y a vraiment une question de fierté, ça joue sur l’humeur des tifosi. »
Constat partagé lorsqu’on retourne à Imola… De nombreux supporters viennent sans tickets et s’installent en haut d’une butte, pour apercevoir quelques virages. D’autres se sont rassemblés sur des balcons pour voir un bout de la course. Ce dimanche, Charles Leclerc partira juste derrière Max Verstappen et aura ses chances de l’emporter. Il tentera d’offrir aux tifosi, rouges de fierté, une première victoire à Ferrari sur ses terres d’Imola depuis que le circuit est revenu au calendrier, en 2020.
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