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Muhoozi Kainerugaba et son épouse Charlotte Kutesa à Kampala, en 2017. PETER BUSOMOKE / AFP
Quasi absent des médias traditionnels ou de la scène publique, il est en revanche un utilisateur compulsif des réseaux sociaux. Muhoozi Kainerugaba, 47 ans, fils aîné du président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, et commandant de l’armée de terre ougandaise, se démarque dans un univers militaire où le silence est traditionnellement respecté par les hauts gradés.
Cette époque est-elle révolue pour le « Premier fils », l’un de ses surnoms, pressenti comme le successeur de son père, au pouvoir depuis trente-six ans ? Le 12 avril, son compte Twitter, fort de plus de 500 000 abonnés, a été désactivé sans aucune explication. « Il n’a pas été sanctionné par le réseau social, mais, depuis des mois, il multipliait la publication de messages controversés, pouvant lui donner une image agressive et impulsive », note Bernard Sabiiti, analyste politique basé dans la capitale, Kampala.
Parfois surnommé « Général Twitter », le militaire affirmait par exemple début mars que le président russe Vladimir Poutine avait « absolument raison » dans le conflit ukrainien. Plus récemment, il avait menacé la communauté pastorale kényane des Turkana, responsable selon lui de violences dans la région ougandaise frontalière du Karamoja.
Diplômé de Sandhurst
Mais c’est une publication datée du 8 mars qui a suscité le plus de réactions, au-delà même des frontières ougandaises. « Après vingt-huit années de service dans ma glorieuse armée, la plus grande armée du monde, je suis heureux d’annoncer ma retraite », indiquait le tweet. Une annonce qui a aussitôt suscité des spéculations sur ses ambitions politiques, alors que sa candidature à une élection fait déjà l’objet d’une campagne sur les réseaux sociaux, menée notamment par différents proches du parti présidentiel.
« Le départ d’un officier précède souvent son entrée en politique », précise Emmanuel Mutaizibwa, journaliste et analyste ougandais, alors qu’en Ouganda, les militaires en service ne peuvent se présenter à aucun scrutin, hormis pour les dix sièges réservés aux Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) au Parlement. Mais quelques heures après ce tweet, nouveau coup de théâtre : dans une vidéo, Muhoozi Kainerugaba dément le post initial et explique qu’il ne prendra pas sa retraite « demain, mais dans huit ans ».
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