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Les bonnes nouvelles derrière la surchauffe de l’économie

Fin mars, Eurostat a publié une estimation révisée du taux d’inflation dans la zone euro pour février. Le rapport n’était pas très gai: les prix au détail ont été de 5,9% supérieurs à ce qu’ils étaient un an plus tôt, soit plus que ce que la plupart des analystes avaient prévu.

Et les choses ne feront qu’empirer à mesure que les conséquences de la guerre en Ukraine se feront sentir sur les prix de la nourriture et de l’énergie. L’inflation aux Etats-Unis est encore plus forte, avec des prix à la consommation qui ont augmenté de 7,9% sur un an. L’un des principaux facteurs est sans aucun doute la reprise plus rapide aux Etats-Unis qu’en Europe: au quatrième trimestre 2021, le PIB américain était de 3% supérieur à ce qu’il était à la veille de la pandémie, alors que la zone euro avait à peine épongé ses pertes (voir graphique). Et la croissance économique américaine a été bénéfique aux travailleurs comme au PIB.

Bien que les salaires réels moyens aient été grignotés par l’inflation, la rémunération du travail dans son ensemble a en effet augmenté de 13,6% aux Etats-Unis depuis le début de la pandémie, contre seulement 5,2% en Europe. L’excédent d’inflation suggère bien que l’économie américaine paraît manifestement en surchauffe. C’est pourquoi la Réserve fédérale a eu raison de relever les taux d’intérêt et qu’elle devrait continuer à le faire jusqu’à ce que l’inflation recule.

La déprime outre-Atlantique

Mais si la surchauffe est problématique, nous ne devons pas la laisser occulter les bonnes choses. Nous sommes sortis rapidement de la récession due à la pandémie et il semble que nous ayons évité les « lésions cicatricielles ». L’essentiel mais pas la totalité de l’inflation que nous connaissons reflète probablement des forces globales temporaires et de multiples indicateurs -enquêtes de consommation, prévisionnistes professionnels et marchés financiers-indiquent que les attentes inflationnistes à long terme ne sont qu’ »ancrées », autrement dit qu’elles ne s’enracinent pas dans l’économie.

Reste la question de savoir pourquoi les Américains sont mécontents de leur économie, ou en tout cas pourquoi ils affirment aux sondeurs qu’ils le sont (alors qu’ils dépensent comme s’ils étaient optimistes). Le sentiment du consommateur européen a également subi un coup face à l’inflation, même si cela n’a rien à voir avec la déprime que l’on observe outre-Atlantique.

Le redressement post-pandémie aura de toute façon été dur et le président russe Vladimir Poutine le rend plus difficile encore. Mais au vu des circonstances, les Américains s’en sortent relativement bien.

© The New York Times 2022

 

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