Alors qu’il s’adressait directement au Conseil de sécurité pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine mardi 5 avril, Volodymyr Zelensky a demandé que les crimes de guerre russes soient reconnus par la communauté internationale, et que la Russie ne puisse utiliser son veto pour les questions relatives à cette guerre dont elle est l’agresseur – tout en suggérant que, sans une réforme radicale du maintien de la sécurité mondiale, les Nations unies n’auraient plus de pertinence.
Par vidéoconférence, l’air sombre, le président ukrainien est immédiatement entré dans le vif du sujet – alors que de nombreux cadavres ont été découverts à Boutcha, près de Kiev, le week-end dernier. Il a assuré aux diplomates que des civils ont été torturés, retrouvés abattus d’une balle à l’arrière de la tête, jetés dans des puits, explosés par des grenades jetées dans leurs appartements, écrasés dans leurs voitures par des tanks.
« Ils ont coupé des membres, des gorges, des langues. Des femmes ont été violées en réunion devant leurs enfants, a détaillé Volodymyr Zelensky aux diplomates. Boutcha n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres – le monde doit encore découvrir l’horrible vérité. »
Pour le président ukrainien, il est primordial d’établir au plus vite la responsabilité de la Russie : il a réclamé une enquête indépendante internationale, que les donneurs d’ordres et les exécutants soient « immédiatement présentés devant la justice pour crimes de guerre », et qu’un procès du type de celui de Nuremberg, qui avait été intenté contre les 24 principaux responsables de l’Allemagne nazie, soit organisé.
Après le visionnage de vidéos de corps brutalisés, décharnés, calcinés, l’ambassadeur russe Vassily Nebenzia a affirmé que sous occupation russe, « aucune personne de Boutcha n’avait souffert d’action violente ». Et repris la ligne du Kremlin assénée depuis quelques jours : ces images seraient une « manipulation » de la part de Kiev, les exactions et les pillages, commis par « des extrémistes ukrainiens ».
Des « camps de filtration » russes
Deuxième coup de froid sur le Conseil, lorsque la représentante américaine a évoqué des « camps de filtration » en Russie, où auraient été emmenés de force des dizaines de milliers d’Ukrainiens, y compris des enfants. « Des rapports indiquent que les agents fédéraux de la sécurité russe leur confisquent passeports et cartes d’identité, téléphones portables, et séparent les familles, a détaillé Linda Thomas-Greefield. Je n’ai pas besoin de dire ce que nous rappellent ces soi-disant “camps de filtration”. C’est glaçant. Nous ne pouvons l’ignorer. »
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