Mettre fin au modèle qui veut qu’un consommateur achète un produit, l’utilise, le détériore ou s’en lasse, puis le jette. Telle est l’ambition du vaste plan pour une économie européenne circulaire qu’a présenté la Commission, mercredi 30 mars. Fini, le smartphone dont on se débarrasse parce que la batterie ne fonctionne plus et qu’il n’est pas possible de la remplacer ou le petit pull bon marché que la « fast fashion » a déjà démodé. Des sacs à main aux scanners, en passant par les panneaux solaires ou les matériaux de construction, plus rien ne doit échapper à cet objectif de durabilité.
« Il faut de grands changements dans la manière dont nous produisons et consommons. Nous devons avoir des produits durables, recyclables, réparables et fabriqués dans cette optique. C’est bon pour le climat, pour les économies d’énergie, pour les consommateurs et c’est l’avenir de notre économie », martèle Frans Timmermans, le vice-président de la Commission en charge du Grean Deal (« Pacte vert »).
« Consommer mieux et moins »
Si l’Union européenne veut respecter l’accord de Paris sur le climat et parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050, « il va nous falloir consommer mieux et moins », insiste Didier Reynders, le commissaire à la justice. L’impératif de sobriété qui était jusqu’ici absent du discours européen est désormais affiché. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, avec la flambée des prix de l’énergie, ont préparé les esprits, veut croire l’exécutif communautaire. « D’ici à 2030, le paquet sur l’économie circulaire présenté mercredi peut permettre aux Européens d’économiser l’équivalent du gaz qu’ils achètent à la Russie », estime la Commission.
Ce texte prévoit également d’imposer des obligations aux industriels en matière d’invendus
Dans ce contexte, la Commission a préparé un règlement « sur l’écoconception des produits durables » qui doit encadrer, afin de la verdir, la production de quasiment tous les biens – à l’exception de l’alimentation et des produits pharmaceutiques –, qu’ils aient été fabriqués en Europe ou ailleurs. Elle devra donc respecter une série de critères en matière d’efficacité énergétique, mais aussi de durabilité, de réparabilité, ou encore d’empreinte environnementale et climatique. « La conception d’un produit détermine jusqu’à 80 % de son impact sur l’environnement », explique la Commission.
Ce texte prévoit également d’imposer des obligations aux industriels en matière d’invendus : ils devront dire ce qu’ils en font et la Commission pourra décider d’en interdire la destruction. Dans ce contexte, l’Europe devra se doter de capacités de recyclage, de réparation et de ventes d’occasion. « Ces activités devraient créer 30 à 200 fois plus d’emplois que la mise en décharge et l’incinération », note la Commission.
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