« Bien sûr que nous sommes impactés par la hausse des prix du carburant », confie Philippe Colombani. Le président du syndicat UNIC (Union nationale des indépendants de la conduite) ne cache pas son inquiétude. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février, et les sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie, les coûts du carburant flambent. Selon le ministère de la transition écologique, le gazole se vendait en moyenne, au cours de la semaine du 14 mars, 1,97 euro le litre et le sans-plomb, 1,93 euro le litre. Entre le 31 décembre 2021 et le 11 mars 2022, la hausse des prix s’élevait à 39 % pour le premier et à 26 % pour le second.
Pour y répondre, les écoles de conduite ont pris des mesures et déjà augmenté leurs tarifs. « On a dû ajouter 1 euro à l’heure de conduite et 20 euros à nos forfaits, qui étaient initialement autour de 1 500 euros », détaille M. Colombani, dont l’auto-école est située à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une décision également prise dans l’auto-école où travaille Sandrine (qui n’a pas souhaité donner son nom), à Lannion, dans les Côtes-d’Armor. L’objectif est de faire face à un plein dont le prix a bondi : « Les pleins pour nos voitures sont passés de 60 à 80 euros », explique-t-elle, avant de préciser : « En vingt ans, nos leçons de conduite ont augmenté de 30 euros. Nous sommes aujourd’hui à 44 euros de l’heure. »
Le 15 mars, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé une remise sur le carburant de 15 centimes par litre, applicable dès le 1er avril. Bien que saluée par les gérants, la mesure est d’ores et déjà jugée insuffisante au regard des effets que provoque la hausse des prix. En effet, depuis un an, le ministère de l’économie impose aux auto-écoles un contrat-type. Or, celui-ci doit impérativement mentionner un prix horaire gelé durant toute la durée du contrat. L’UNIC et d’autres syndicats souhaitent que Bercy lève le gel des tarifs sur les contrats déjà signés, afin de répercuter le coût de l’inflation sur leurs forfaits.
Accélérer le passage à l’électrique
Propriétaire depuis 2008 de l’unique auto-école de Madonne-et-Lamerey, dans les Vosges, Nicolas Hettinger reste, lui, optimiste : « Le fait que je sois excentré me donne l’avantage de ne pas souffrir de la concurrence d’autres auto-écoles ou des plates-formes en ligne. C’est un point positif en cette période. »
Et pour cause, les plates-formes en ligne sont beaucoup moins touchées par la hausse des prix. A 749 euros les vingt heures de conduite, l’offre affichée par les start-up comme En voiture Simone ou Ornikar ne laisse pas indifférents les candidats au permis de conduire, la somme moyenne déboursée en France pour cet examen étant de 1 800 euros. Les deux sociétés affichent un modèle attractif fondé sur des partenariats avec des chauffeurs indépendants. En Voiture Simone a ainsi enregistré une hausse de 38 % d’inscriptions en un mois, entre janvier et février. « On est en croissance continue. Il est encore tôt pour savoir si cela est lié à l’inflation », détaille Edouard Rudolf, cofondateur de la start-up.
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