La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, poursuivant son élan malgré la hausse des taux de la Banque centrale américaine (Fed), sur un marché confiant dans la santé de l’économie américaine.
Le Dow Jones a avancé de 1,23% à 34.480,76 points, l’indice Nasdaq, à majorité technologique, a pris 1,33% à 13.614,78 points, et l’indice élargi S&P 500 a gagné 1,23% à 4.411,67 points.
A l’issue d’une quatrième séance de hausse consécutive, le Dow Jones a retrouvé son niveau d’il y a un mois, de même que le S&P 500, soit avant le début de l’invasion de l’Ukraine.
Partis dans le rouge, sur des prises de bénéfices et des inquiétudes quant aux déclarations des États-Unis et de la Russie sur l’Ukraine, les indices se sont progressivement redressés au fil de la séance, avant de finir résolument dans le vert.
« La Fed s’est probablement montrée un peu plus agressive qu’attendu, mais pas suffisamment pour faire dévier les marchés de leur trajectoire », a expliqué Ross Mayfield, analyste chez Baird.
Outre la hausse de son taux d’un quart de point, la Fed a aussi signalé qu’une écrasante majorité de ses membres tablaient sur sept relèvements en 2022, ce qui a surpris les économistes.
Pour Juan Manuel Herrera, de Scotiabank, les propos optimistes du président de la Fed Jerome Powell sur l’économie américaine « ont plu aux marchés, en particulier les marchés actions, mais aussi d’autres devises face au dollar, dans une atmosphère plus favorable au risque ».
« L’économie américaine est très solide », a abondé Ross Mayfield. Même en tenant compte de l’incertitude sur l’Ukraine et de la flambée des prix des matières premières, « avec six ou sept hausses, vous êtes encore relativement accommodant » sur le plan monétaire, selon lui.
Même après cette série attendue de relèvements, « les taux d’intérêt réels seront toujours négatifs », a renchéri, dans un tweet, Lloyd Blankfein, qui dirigea la banque Goldman Sachs de 2006 à 2018 et en est encore président senior.
Un taux directeur compris entre 1,75% et 2%, comme attendu fin 2022, serait ainsi encore bien inférieur au niveau actuel de l’inflation.
« La politique monétaire de la Fed pousse moins dans le dos les marchés actions, mais ce n’est pas un vent de face pour autant », a-t-il fait valoir.
L’indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, est retombé à son plus bas niveau depuis un mois, signe d’une décrispation du marché, même si rien n’est résolu sur l’Ukraine, où les combats se poursuivent.
Profitant de cette éclaircie prolongée, les sociétés les plus maltraitées à Wall Street ces derniers mois ont remis le nez dehors.
La plateforme de jeu en ligne Roblox, qui avait perdu les trois quarts de sa valeur depuis son pic de fin novembre, a ainsi gagné 11,66%, à 46,35 dollars.
Journée ensoleillée aussi pour Block (anciennement Square, +10,26%) et WeWork (+12,86%), mais aussi Peloton (+5,96%) ou Netflix (+3,88%), qui avait retrouvé, en début de semaine, son cours d’avant la pandémie.
Les compagnies pétrolières ont elles tiré profit du rebond des cours de l’or noir. Occidental Petroleum (+9,47%) et Marathon Oil (+6,86%) ont ainsi été à la fête, de même que ConocoPhillips (+4,23%).
Après une journée folle mercredi, qui avait vu certaines valeurs gagner plus de 20% après des commentaires des autorités chinoises favorables à la cotation hors de Chine, les sociétés chinoises de Wall Street avaient la gueule de bois.
Les plateformes de commerce électronique Alibaba (-4,39%), JD.com (-3,34%) ou Pinduoduo (-7,63%) ont ainsi toutes nettement reculé.
Ralph Lauren a lui profité (+4,58% à 119,22 dollars) d’une note de JPMorgan qui prévoit que la marque d’habillement sera parmi les gagnants du retour progressif des salariés au bureau, en sortie de pandémie.
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