Publié le : 10/03/2022 – 13:24
Profitant de l’élan de solidarité des internautes européens envers les Ukrainiens, certains cybercriminels lancent de faux appels aux dons sur les réseaux sociaux, par SMS et par courriels.
Depuis le début de l’offensive russe, les appels aux dons pour l’Ukraine se multiplient sur les réseaux sociaux. Mais prudence, de Twitter, à Instagram, en passant par TikTok ou encore Facebook, plusieurs de ces demandes se révèlent être de pures arnaques.
Les cybercriminels profitent également de la situation pour lancer des campagnes d’hameçonnage sur les boîtes électroniques des entreprises et des particuliers, a constaté Cassie Leroux, directrice chez Mailinblack, société française spécialisée dans la protection des systèmes de messageries. « Actuellement, les attaques des pirates par hameçonnage dans les courriels qui demandaient des dons pour l’Ukraine en bitcoin ou d’autres monnaies virtuelles s’élèveraient dans le monde à plus de 37 millions de dollars. Ces mails frauduleux sont très bien conçus, en affichant, par exemple, le drapeau de l’Ukraine, la signature d’une personne connue représentant un organisme officiel habilité à recevoir des dons et souvent le logo d’une association humanitaire. Cette multitude d’éléments vraisemblables dans ces courriels, si l’on n’est pas attentif, nous fera tomber dans le piège des pirates ».
La double identification limite les escroqueries
En comparaison des cyberattaques perpétrées au plus fort de la crise sanitaire de la Covid-19, la déferlante des arnaques aux dons pour l’Ukraine semble, pour l’instant, être de moindre intensité en France. La principale raison est que le piratage direct de compte bancaire est devenu plus difficile, depuis la mise en place de la deuxième directive européenne sur les services de paiements, qui impose aux internautes une double identification pour effectuer des achats en ligne.
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Mais les criminels risquent d’adapter leur stratégie en conséquence, nous prévient Jean-Jacques Latour, responsable expertise du site cybermalveillance.gouv.fr, dont la mission est de porter assistance aux victimes d’escroqueries en ligne. « Jusqu’à présent au niveau national, nous n’avons pas encore constaté de vague massive de ces cyberattaques aux dons frauduleux. En revanche, nous prévoyons que le phénomène risque de gagner en intensité au fur et à mesure de la crise avec des attaques perpétrées par courriels, par SMS, mais aussi sur les réseaux sociaux. Le site service-public.fr a publié un article à ce sujet dès le début de la crise, pour lister l’ensemble des organismes humanitaires et recenser les collectivités territoriales habilitées à recevoir des dons pour l’Ukraine. Et sur le site cybermalveillance.gouv.fr, nous publions une série de conseils pour que les internautes en France ne tombent pas dans les pièges qui seraient tendus par les escrocs. ».
Meta en alerte sur les fausses publicités
Côté réseaux sociaux, ces cyberarnaques aux dons pour l’Ukraine se concentrent principalement sur Facebook. Elles prennent souvent la forme de publications sponsorisées qui apparaissent sur les fils d’actualité des utilisateurs. Ces encarts publicitaires frauduleux bénéficient, en plus, d’une rétribution à chaque clic des internautes.
Les liens inclus dans ces bannières redirigent les donateurs imprudents vers de faux sites, afin d’encaisser directement l’argent des dons. La firme Meta, le nouveau nom de Facebook, a intensifié ses mesures de contrôle pour expurger de sa plateforme, toutes les fausses pubs qui appelleraient aux dons pour l’Ukraine.
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