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L’Ukraine va rapatrier ses casques bleus déployés en République démocratique du Congo

Des hélicoptères de la Monusco, à Goma, en février 2021. ALEXIS HUGUET / AFP

Passant devant le grand drapeau jaune et bleu peint sur le mur de pierre du campement militaire, les habitants de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), disent comprendre que les casques bleus ukrainiens soient rappelés dans leur pays, sans trop s’inquiéter des conséquences de leur départ. « Chez eux ça brûle… Que les Ukrainiens rentrent pour défendre leur pays, c’est normal », déclare à l’AFP Rede Kibanda, 25 ans, voisin de la base des soldats ukrainiens, toute proche de l’aéroport, dans le quartier Bujovu.

Mardi 8 mars, les Nations unies ont annoncé avoir été informées de l’intention de l’Ukraine, envahie par l’armée russe, de rapatrier ses casques bleus déployés en RDC. Le contingent ukrainien de la mission onusienne dans le pays, la Monusco, compte 250 soldats, principalement dans l’aviation, sur un total d’environ 15 000 militaires pour l’ensemble de la force.

« L’ONU a reçu une notification officielle de la décision du gouvernement ukrainien de retirer son contingent militaire, incluant le personnel, les hélicoptères et l’équipement » de la Monusco, a précisé à New York un porte-parole du département des opérations de paix de l’ONU : « Nous prenons acte de cette décision et remercions l’Ukraine pour sa solide contribution. »

« Que Dieu les protège ! »

Mercredi, tout semblait calme dans la base des soldats ukrainiens à Goma, dont l’accès était interdit aux journalistes. Une délégation de la Monusco a été vue entrant dans le camp pour une réunion et, selon une source à l’ONU, des discussions sont également en cours à New York avec les autorités ukrainiennes. Aucune indication n’était encore disponible sur les modalités du départ des casques bleus ukrainiens.

« Nous apprenons qu’ils vont partir d’ici peu de temps, mais nous n’avons pas de détails », explique Antoine Bahati, jeune coursier des soldats ukrainiens. « Que Dieu les protège ! », déclare un autre habitant, Justin Maheshe, 29 ans. « Parce que lorsqu’il y a la guerre dans un pays, le peuple souffre. Nous aussi, dans notre pays, nous traversons la guerre, mais un jour cela finira », espère-t-il.

Goma est le chef-lieu du Nord-Kivu, une des provinces de l’est de la RDC en proie aux violences de dizaines de groupes armés depuis plus de vingt-cinq ans. Avec l’Ituri voisine, le Nord-Kivu est sous état de siège depuis mai 2021, une mesure exceptionnelle qui n’a pas permis de mettre fin aux violences, pas plus que la présence de l’ONU depuis plus de vingt ans. Une situation qui provoque un certain ressentiment parmi la population.

Les casques bleus « étaient venus pour ramener la paix, malheureusement depuis plusieurs années qu’ils sont là, les massacres continuent chez nous, regrette Rede Kibanda. Cela se passe en leur présence et parfois devant leurs bases, ils peuvent partir sans problème. »

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Le Monde avec AFP

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