Alstom a annoncé jeudi qu’il suspendait toutes ses livraisons vers la Russie et tous ses investissements dans le pays, mais qu’il conservait sa participation dans le constructeur ferroviaire local Transmashholding, dont il doit réévaluer la valeur comptable.
« Le groupe se conformera évidemment à toutes les sanctions et à toutes les lois applicables et a décidé de suspendre toute livraison vers la Russie », a précisé Alstom dans un communiqué, confirmant également la « suspension de tout investissement futur en Russie ».
Le chiffre d’affaires d’Alstom en Russie représentait moins de 0,5% du chiffre d’affaires consolidé du groupe (qui atteignait 14 milliards d’euros pro forma en 2020/21), selon un porte-parole.
Quant à la participation de 20% dans Transmashholding (TMH), groupe russe « qui dessert principalement le marché local », sa valeur comptable « sera réévaluée dans le cadre de la clôture de l’exercice financier 2021/22 » (qui s’achève fin mars), a ajouté le groupe.
« Il n’y avait aucun lien commercial ni opérationnel entre Alstom et TMH », a-t-il insisté.
Dans le rapport financier d’Alstom pour le premier semestre 2021/22, la valeur comptable de la participation d’Alstom dans TMH s’élevait à 482 millions d’euros.
La contribution de TMH au résultat net d’Alstom était légèrement négative, à -2 millions d’euros, a rappelé le groupe.
Alstom a aussi indiqué que les discussions autour de la vente de 188 locomotives aux chemins de fer ukrainiens UZ, pour 880 millions d’euros – et 2,4 milliards en ajoutant la maintenance sur quarante ans -, étaient « suspendues en raison du contexte ».
Le PDG d’Alstom Henri Poupart-Lafarge avait signé le 8 février à Kiev, sous les yeux d’Emmanuel Macron, un protocole d’accord qui prévoyait la signature du contrat avant le 31 mars. Le protocole de financement avait été bouclé en mai lors d’une visite du ministre de l’Économie Bruno Le Maire en Ukraine.
Alstom a précisé dans son communiqué que le contrat ne figurait pas dans son carnet de commandes ni dans les perspectives 2021/22 du groupe.
Hors de ce contrat qui devait essentiellement bénéficier à l’usine Alstom de Belfort, les ventes du groupe en Ukraine étaient « négligeables », selon un porte-parole.
En deux semaines de conflit en Ukraine, le titre Alstom a perdu plus de 15% à la Bourse de Paris. Il remontait de 6,48% mercredi matin à 09H38 (08H38 GMT) dans un marché en hausse de 3,60%.
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