Le milliardaire Elon Musk veut mettre fin à un accord passé avec le gendarme de la Bourse américain (SEC), qui l’oblige à faire approuver ses messages directement liés à l’activité de Tesla par un juriste compétent avant d’être diffusés sur les réseaux sociaux.
Le patron du groupe automobile, coutumier des polémiques sur Twitter, a demandé mardi à un juge de New York d’annuler l’accord conclu en 2018.
La SEC cherche à « harceler Tesla et à réduire au silence M. Musk », assure Alex Spiro, un avocat du milliardaire, dans une lettre adressée à la juge Alison Nathan.
L’obligation de faire pré-approuver les messages était l’une des sanctions infligées par la SEC après un tweet publié en 2018, dans lequel M. Musk assurait disposer des financements appropriés pour retirer Tesla de la Bourse, sans en apporter la preuve.
Après un nouveau tweet malencontreux début 2019, M. Musk avait accepté que ses messages directement liés à l’activité de Tesla soient pré-approuvés.
Il explique aujourd’hui y avoir été « contraint » par les menaces de procès de la SEC.
Le tweet de 2018 « avait été rédigé quand j’envisageais bien de retirer Tesla de la Bourse, que j’avais bien les financements et le soutien d’investisseurs », affirme le dirigeant dans le dossier déposé au tribunal.
« Je n’ai jamais menti aux actionnaires. Je ne mentirais jamais aux actionnaires. J’ai accepté (l’accord avec la SEC) pour la survie de Tesla, dans l’intérêt des actionnaires », déclare-t-il.
Quelques heures après la demande judiciaire de M. Musk, la SEC a formulé sa propre requête auprès de la juge Nathan.
Le régulateur souhaite que les 40 millions de dollars de pénalité infligés en 2018 au milliardaire et à Tesla après le tweet controversé soient reversés aux investisseurs lésés. Le montant de ce fonds est actuellement de 41,2 millions de dollars grâce aux intérêts accumulés.
« Le but principal de la Commission en concevant un plan de distribution est d’identifier une méthodologie qui permettrait d’allouer les fonds disponibles de manière juste et responsable de manière proportionnelle au préjudice subi par les investisseurs à cause des actions des défendeurs (M. Musk et Tesla, ndlr) », écrit la SEC.
L’équipe de M. Musk reproche pour sa part à la SEC d’avoir mené des enquêtes « sans relâche » sur les tweets du patron de Tesla ces quatre dernières années.
En novembre, le dirigeant a vendu, en une semaine, pour plus de 6,9 milliards de dollars d’actions Tesla, l’une des plus importantes cessions jamais vues sur une période aussi resserrée sans que la vente ne soit contrainte ou ne rentre dans le cadre d’une succession.
Une Tesla S en charge dans le quartier de Schöneberg, à Berlin, le 3 octobre 2021 (AFP/Archives – Odd ANDERSEN)
Avant même que les premiers documents signalant les ventes ne soient publiés par le régulateur, Elon Musk avait réalisé un sondage depuis son compte Twitter, pour savoir s’il devait ou non se séparer de 10% de ses actions Tesla. Quelque 57,9% des 3,5 millions de votants avaient répondu favorablement.
D’après le Wall Street Journal, la SEC a ouvert une enquête pour déterminer si le quinquagénaire né en Afrique du Sud et son frère n’avaient pas commis des délits d’initiés autour de la vente d’actions.
Le cours de l’action avait reculé dans le sillage du sondage.
Le régulateur se demande si M. Musk a prévenu son frère, également membre du conseil d’administration de Tesla, qu’il allait publier ce tweet et si Kimbal Musk a en conséquence placé des ordres.
Interrogée par l’AFP, la SEC s’est refusée à tout commentaire.
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