La Bourse de New York a terminé dans le rouge mardi à l’issue d’une séance très volatile après que les Etats-Unis ont décidé, sans l’Union européenne, d’imposer un embargo sur les importations de pétrole russe sur leur sol.
Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones a perdu 0,56% à 32.632,64 points, tombant à son plus faible niveau en presque un an.
L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 0,28% à 12.795,55 points.
L’indice élargi S&P 500 a cédé 0,72% à 4.170,70 points.
« Le marché est allé dans tous les sens. Il est tellement nerveux, qu’il réagit au moindre titre positif ou négatif pour se couvrir », a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.
Fébrile et indécise dès l’ouverture, Wall Street avait démarré plutôt en baisse en attendant l’annonce de l’embargo américain sur le brut russe avant d’afficher un rebond à la mi-séance.
Ce rebond vif et éphémère est intervenu lorsque le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé ne plus vouloir insister pour obtenir l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, une des questions qui ont officiellement motivé l’invasion russe de son pays.
En fin de séance, les actions se sont à nouveau rétractées. « Elles ont terminé en berne une séance agitée, effaçant les gains obtenus lorsque le président Biden a annoncé que les Etats-Unis interdiraient les importations de pétrole en provenance de Russie », ont indiqué les analystes de Schwab.
Les importations de pétrole russe représentent 8% des achats extérieurs d’hydrocarbures par les États-Unis, qui sont un grand producteur d’hydrocarbures.
Le Royaume-Uni, producteur également, a suivi l’embargo mais l’Union européenne, dépendante du gaz russe, s’est abstenue pour l’instant.
Les cours du brut ont poursuivi leur course à la hausse.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, le plus échangé à Londres, a clôturé en hausse de 3,87%, à 127,98 dollars.
A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en avril a terminé en progression de 3,60%, à 123,70 dollars.
Cette envolée des prix des matières premières alimente les inquiétudes concernant un ralentissement de la croissance mondiale, car elle est associée à une inflation galopante.
Le marché aura une nouvelle indication jeudi de l’inflation en février avec la publication de l’indice américain des prix à la consommation (CPI).
Et la Banque centrale américaine (Fed) s’apprête à relever ses taux directeurs la semaine prochaine, pour la première fois depuis 2018.
Les rendements sur les bons du Trésor à dix ans, qui évoluent en sens inverse des prix, se tendaient légèrement à nouveau à 1,84% contre 1,77% la veille.
Le conflit et les fortes perturbations qu’il entraîne sur les marchés et les cours commencent en outre à provoquer « des dommages collatéraux », craignait Gregori Volokhine.
Il a notamment cité le dossier du nickel où des investisseurs qui ont parié à la baisse sur le métal se retrouvent en difficulté alors que ses cours flambent.
A la cote, dopées par la hausse des prix pétroliers, des actions comme celles de Chevron (+5,24%) ou Schlumberger (+7,08%) ont flambé.
Malgré la perspective d’un kérosène au plus haut, les titres des compagnies aériennes, qui avaient beaucoup souffert la veille, ont attiré de nouveau les investisseurs. American Airline a gagné 5,22% à 13,51 dollars, Delta a avancé de 3,69% à 31,22 dollars.
Dans un contexte de pression croissante pour isoler Moscou après l’invasion de l’Ukraine, Coca-Cola, McDonald’s et Starbucks ont rejoint la cohorte de grandes entreprises fermant boutique en Russie.
Le marché a mal accueilli cette position, Coca-Cola perdant 3,96% à 58,66 dollars et Pepsico lâchant 2,82% à 157,87 dollars.
Google (Alphabet) a grappillé 0,64% à 2.545,57 dollars, après avoir annoncé mardi qu’il allait racheter la société spécialisée dans la cybersécurité Mandiant pour environ 5,4 milliards de dollars. Mandiant a perdu 2% à 22,04 dollars.
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