Dans la litanie des départs d’entreprises occidentales de Russie, exercice devenu quasiment routinier depuis une semaine, les deux dernières annonces en date auront suscité plus d’émoi que d’ordinaire.
Car McDonald’s, qui a déclaré mardi 8 mars fermer temporairement ses restaurants en Russie, est une chaîne très populaire dans le pays, avec 850 enseignes. Ensuite, la marque était devenue un emblème de l’ouverture post-communiste. Le 31 janvier 1990, jour de l’ouverture du premier restaurant moscovite, pas moins de 30 000 clients avaient été servis… Le géant Coca-Cola, lui, avait installé son premier distributeur rouge dans la capitale soviétique dès 1988.
Trente-deux ans plus tard, c’est donc sur fond de guerre en Ukraine que ces deux marques se mettent en retrait, symbolisant cette fois l’isolement croissant de la Russie, économique comme politique. Elles avaient toutes les deux été critiquées aux Etats-Unis pour leur lenteur à agir, de même que PepsiCo, qui a annoncé limiter son activité mardi soir, en suspendant la vente de ses boissons mais en continuant à fournir des aliments.
« Respecter nos valeurs signifie que nous ne pouvons pas ignorer les souffrances humaines inutiles en Ukraine », écrit, dans un message, le directeur général de McDonald’s, Chris Kempczinski. La firme, qui précise ne pas savoir combien de temps durera cette fermeture, continuera à payer ses 62 000 salariés. La Russie, où McDonald’s gère directement plus de 80 % des restaurants portant son nom, représente 9 % du chiffre d’affaires du groupe et 3 % de son bénéfice opérationnel.
Autre acteur important dans le pays, la chaîne de cafés Starbucks a fait part de la même décision mardi soir, avec 130 échoppes fermées temporairement. Un peu plus tôt, dans un tout autre secteur, le géant Unilever (Dove, Knorr, Axe, Rexona, Domestos, Cif…) avait annoncé suspendre la livraison de ses produits, imitant en cela Procter & Gamble.
Auchan et Leroy-Merlin poursuivent leur activité
De telles fermetures temporaires ont été décidées par au moins 250 entreprises étrangères, dans les secteurs les plus variés. Les très populaires magasins suédois Ikea avaient été parmi les premiers à fermer leurs portes, provoquant des queues immenses. Les puissantes enseignes françaises de la grande distribution, comme Auchan ou Leroy-Merlin, n’ont pas suivi ce mouvement.
Chanel, Louis Vuitton, Gucci, Rolex, Hermès ou Prada, dans le secteur du luxe, ont suspendu leurs activités. Dans le légendaire centre commercial moscovite du Goum, sur la place Rouge, ces magasins étaient bien fermés, mardi 8 mars, mais les panneaux explicatifs évoquaient « des raisons techniques ».
Dans l’habillement, H&M ou les marques de l’entreprise Inditex (Zara, Massimo Dutti, Bershka…) ont aussi mis en suspens leur activité, de même que Nike, Adidas et Puma.
Au rayon informatique, Apple, Microsoft ou Adobe ont suspendu la livraison de leurs produits ou de leurs logiciels. « Le dernier iPhone, c’est celui que tu as dans ta poche », dit une blague devenue populaire. Visa et Mastercard ont de leur côté suspendu leurs services pour les cartes étrangères en Russie et pour les cartes russes à l’étranger. Cette dernière décision rend très difficile la vie des milliers de Russes qui ont quitté leur pays depuis le 24 février craignant crise économique, durcissement politique ou même mobilisation militaire. Airbnb et Booking ont également cessé leur travail en Russie.
Ford, BMW, Hyundai, Skoda, Volkswagen et Nissan ont arrêté la commercialisation ou la production de leurs véhicules en Russie. AvtoVaz, filiale de Renault, met de son côté en avant des problèmes logistiques pour faire fonctionner ses usines.
Dans la culture, l’arrêt de Netflix et Spotify a été très remarqué, de même que la décision d’Universal, Paramount, Warner Bros, Sony et Disney de ne pas y diffuser leurs derniers films. L’accès aux cours universitaires en ligne de Coursera a aussi été coupé.
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