C’est bien plus qu’un rappel à l’ordre. John Bercow, président de la Chambre des communes durant dix années qui a tiré sa révérence en 2019, s’était illustré pendant les interminables débats sur le Brexit par ses interventions théâtrales.
« Order! »
The House of Commons will elect a new Speaker today after John Bercow stepped down from the job on Octobe… https://t.co/XaoZIY6I0n
— Quicktake (@Bloomberg Quicktake)
A la suite de son départ, il a été accusé d’avoir tyrannisé ses équipes jusqu’au harcèlement et voit aujourd’hui son image écornée par un groupe d’experts indépendants du Parlement.
M. Bercow, 59 ans, était « un serial harceleur » et un « serial menteur », a écrit, mardi 8 mars, ce panel d’experts chargé d’enquêter sur ces accusations et qui s’est appuyé sur les témoignages de trois anciens collaborateurs. « Comme de nombreux harceleurs, il avait ceux qu’il préférait et ceux qui étaient ses victimes », établit ce rapport qui confirme une précédente enquête parlementaire sur le sujet.
« Son comportement était tellement sérieux que, s’il était toujours membre du Parlement, nous en aurions conclu qu’il devait en être exclu. Nous suggérons qu’il n’ait plus le droit à sa carte d’accès au Parlement », précisent les experts.
M. Bercow a qualifié le rapport de « parodie de justice et [de] honte pour la Chambre des communes ». Selon lui, le rapport parlementaire est le résultat d’un « processus prolongé, amateur et injuste qui n’aurait pas survécu à un examen minutieux de cinq minutes devant un tribunal ». « Décrire ce que j’ai vécu comme un tribunal kangourou [dans les pays anglophones, l’expression kangaroo court (ou kangaroo tribunal) désigne de façon ironique un tribunal autoproclamé, une parodie de justice] est une grossière insulte pour les kangourous », a-t-il ajouté.
Célébrité de ses « orders »
Même si son passe d’accès lui est retiré, l’ancien député conservateur, dont les « Orders ! » retentissants aux députés chahuteurs avaient fait le tour du monde, pourra toujours accéder au Parlement comme invité ou membre du public.
Issu d’un milieu modeste, ce député a été une épine dans le pied des gouvernements conservateurs successifs. David Cameron avait même tenté de l’évincer, en vain. Par deux fois en 2019, il a refusé des votes à Theresa May et à Boris Johnson sur leurs accords de Brexit, en vertu du principe qu’un même texte ne pouvait être débattu plusieurs fois, s’attirant des accusations de partialité dans son camp.
Il s’est aussi attiré les reproches de conservateurs pour s’être prononcé contre une prise de parole de Donald Trump au Parlement lors d’une visite du président des Etats-Unis en 2018 et avait été critiqué pour avoir réclamé des milliers de livres pour rénover son appartement de fonction. L’année dernière, il avait annoncé quitter le Parti conservateur, jugé « xénophobe », et avait qualifié M. Johnson de « nul ».
L’article L’image écornée de John Bercow, ex-président de la Chambre des communes est apparu en premier sur zimo news.