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Le projet d’une « maison des mondes africains et des diasporas » est sur les rails

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Le politologue et historien camerounais Achille Mbembe au sommet Afrique-France à Montpellier, dans le sud de la France, le 8 octobre 2021. LUDOVIC MARIN / AFP

C’était l’une des treize propositions listées par le politologue et historien camerounais Achille Mbembe dans le rapport qu’il a remis, en octobre 2021, à Emmanuel Macron pour changer les relations entre la France et l’Afrique. Celle qui, à ses yeux, a « recueilli l’adhésion la plus massive, à la fois du côté africain et français ».

Le projet d’une « maison des mondes africains et des diasporas » est désormais sur les rails, alors qu’une mission de préfiguration a été confiée au diplomate Luc Briard et à la journaliste et consultante Liz Gomis. L’un est conseiller diplomatique auprès du préfet de la région des Hauts-de-France, l’autre avait travaillé pour la saison Africa2020.

Depuis janvier, le duo a enchaîné plus de 150 consultations en France et sur le continent africain. « Du campus Condorcet à Aubervilliers au Palais de la PorteDorée, au Quai Branly, au Centre Pompidou, au Mucem ou à la Friche Belle-de-Mai, partout les gens sont emballés », se félicite Achille Mbembe, qui pilote désormais le comité d’orientation du futur établissement.

Cette « maison », le politologue la voit comme un « un grand arbre à palabre et un grenier du futur », pluridisciplinaire et expérimental, un lieu de ressources pédagogiques et d’archives, ouvert aux débats comme à la gastronomie. Sa taille ? « Grande !, affirme-t-il. L’Afrique, c’est 30 millions de kilomètres carrés. On ne va pas avoir une hutte pour l’incarner ! » Le lieu, précise Luc Briard, serait aussi doté « d’une architecture numérique avec des contenus produits par les acteurs africains, en réseau avec les Instituts et Alliances françaises ».

A Paris ?

Faut-il l’ancrer à Paris ou au contraire l’inscrire dans une grande ville en région, certaines ayant évoqué le souhait de l’accueillir ? La question est plus ou moins tranchée. « Personne ne comprendrait que la maison ne soit pas dans la capitale, indique Achille Mbembe. Mais ceci dit, on ne comprendrait pas non plus qu’il n’y ait pas une présence à Marseille, Montpellier, Nantes ou dans les outre-mer. »

L’idée est de ne pas empiéter sur l’existant. Bordeaux s’est déjà doté d’un Institut des Afriques. A Marseille, la Chambre de commerce et d’industrie, qui a lancé en 2017 la communauté d’entrepreneurs Africalinks, compte ouvrir en 2022 une Maison de l’Afrique baptisée Afric’Agora, lieu de conférence et de coworking.

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