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Guerre en Ukraine : bombardement d’une route empruntée par des civils en fuite à Irpine, une famille tuée

Civils tués dans le bombardement d’un check-point à Irpine, en Ukraine, le 6 mars 2022. DIEGO HERRERA CARCEDO / AP

Irpin, à une vingtaine de kilomètres de Kiev, est sous le feu des bombardements russes depuis plusieurs jours. Porte d’entrée dans la capitale, cette petite ville défendue par l’armée ukrainienne a été pilonnée par l’artillerie russe dimanche 6 mars. Huit de ses habitants, dont une famille qui tentait de fuir les combats par la route, ont été tués, selon le maire Oleksandr Markushyn.

« A Irpin, la dernière étape de l’évacuation des civils – principalement des familles et des personnes âgées – s’est déroulée sous un lourd bombardement russe, a rapporté de son côté Daphné Rousseau, journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) présente sur place. Nous avons trouvé sur notre chemin les corps de deux personnes qui ne sont pas arrivées vivantes à l’autre bout de la route ».

Plus tôt dans la journée, Le New York Times révélait que des civils avaient été visés dans cette ville des faubourgs de Kiev, publiant une photographie d’une mère et deux enfants gisant morts sur la chaussée (sans draps recouvrant les dépouilles, images très violentes), tandis que des soldats ukrainiens tentent de sauver la vie du père blessé.

« Aujourd’hui, quatre membres d’une famille, les parents et deux enfants, ont été tués à Irpin alors qu’ils tentaient de quitter la ville », a confirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo dimanche soir. « Nous n’oublierons pas. Nous ne pardonnerons pas. Nous punirons quiconque a commis des atrocités dans cette guerre (…) Vous ne trouverez jamais la tranquillité sur cette terre – sauf dans la tombe », a-t-il ajouté.

⚡️Zelensky: « Today, a family of four, parents and two children, were killed in Irpin as they were trying to leave t… https://t.co/8abfaZ8zV8

— KyivIndependent (@The Kyiv Independent)

Un homme et un enfant s’échappent de la ville d’Irpin, après un bombardement intensif de la seule voie de sortie utilisée par les habitants, alors que les troupes russes avancent vers la capitale de Kiev, à Irpin, près de Kiev, en Ukraine, le 6 mars 2022. CARLOS BARRIA / REUTERS

Bombardement d’un marché à Kharkiv

Les bombardements ont continué à s’intensifier dimanche dans d’autres villes au nord (Chernihiv), au sud (Mykolaiv) et à l’est (Kharkiv) de l’Ukraine, selon Oleksiy Arestovic, conseille du président Zelensky. Des tirs d’artillerie lourde ont notamment touché des zones résidentielles et une tour de télévision à Kharkiv.

L’envoyée spéciale du Monde sur place Faustine Vincent a recueilli le témoignage de Denys Kobzin, sociologue et habitant de Kharkiv : « un missile Grad a frappé des civils qui faisaient la queue pour acheter de la nourriture, c’est une putain d’horreur. Je n’arrive pas à croire que ça se produise ici »

Ce matin, à #Kharkiv, « un missile Grad a frappé des civils qui faisaient la queue pour acheter de la nourriture », t… https://t.co/eR9XsVjWO5

— faustvincent (@Faustine Vincent)

Lors d’un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron dimanche, Vladimir Poutine a « nié que son armée prenne des civils pour cibles », rapporte l’Elysée. Selon cette source, le président russe a aussi affirmé que « la responsabilité revenait aux Ukrainiens de laisser partir la population des villes encerclées », le président français lui répondant que « l’armée qui attaque est l’armée russe » et n’avoir « pas de raison de croire que les armées ukrainiennes mettaient les civils en danger ».

Accusations de génocide

L’Ukraine demandera lundi à la Cour internationale de justice (CIJ) de rendre une décision en urgence exigeant de la Russie qu’elle mette fin à son invasion, arguant que les raisons invoquées par Moscou pour justifier son invasion se fondent sur une interprétation erronée de la Convention sur le génocide.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que son « opération militaire spéciale » était nécessaire « afin de protéger les personnes qui ont subi le harcèlement et le génocide » – faisant référence à la population russophone – dans l’est de l’Ukraine. L’Ukraine soutient de son côté que l’accusation de génocide est fausse et qu’elle ne justifie légalement en aucun cas une invasion.

L’affaire porte sur l’interprétation de la Convention sur le génocide adoptée en 1948 et dont les deux pays sont signataires. Cette convention désigne la CIJ comme l’instance chargée de résoudre les différends entre les signataires. Bien que ses décisions soient contraignantes et que les pays les respectent généralement, la Cour n’a aucun moyen de les faire appliquer. L’audience débutera lundi matin à 10 heures. L’Ukraine présentera son dossier et la Russie répondra mardi.

Le Monde

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