Publié le : 05/03/2022 – 21:28
Paris, Lyon, Rennes, Marseille… Une centaine de manifestations étaient organisées samedi, partout en France, pour protester contre l’invasion par les troupes russes de l’Ukraine.
« Sauvez l’Ukraine », « Poutine assassin »… Plus de 40 000 manifestants, selon le ministère de l’Intérieur, ont défilé samedi 5 mars en France pour dénoncer l’invasion de l’Ukraine par la Russie et dire « non à la guerre en Europe ».
Au dixième jour de l’offensive ordonnée par le président russe, ils étaient 16 000, selon la préfecture de police, à Paris, entre la place de la République et celle de la Bastille, à scander « Poutine, ta guerre on n’en veut pas » au milieu de drapeaux jaunes et bleus.
« Malgré les souffrances, on va gagner, on en est sûrs », a confié Nataliya, une Franco-Ukrainienne, qui n’a pas souhaité donner son nom pour protéger son fils resté dans son pays. « On est fiers de leur courage, leur détermination. » Non loin d’elle, une manifestante, bras en l’air, tient dans sa main un bouquet de jonquilles, entouré d’un ruban bleu.
Un total de 41 600 personnes ont participé à 119 manifestations dans tout le pays, a dénombré le ministère de l’Intérieur.
« C’est une attaque de la démocratie, de la liberté »
À Lyon, quelques centaines de personnes se sont rassemblées place Bellecour pour exprimer leur soutien au président Volodymyr Zelensky et à sa population, soumise dans plusieurs villes aux bombardements de l’armée de Moscou.
« C’est une attaque de la démocratie, de la liberté. On voit qu’il n’y a pas de cessez-le-feu, les négociations n’avancent pas donc je suis assez pessimiste », a confié Sébastien Mourrain, 45 ans.
Marie-Line, 64 ans, qui n’a pas souhaité révéler son patronyme, s’est inquiétée d’une situation qui « peut basculer tellement vite ». « Je pensais que la diplomatie arriverait à résoudre les choses mais après ce qui s’est passé à la centrale nucléaire, ça commence à me faire vraiment peur. »
Selon Kiev, des frappes d’artillerie russes ont provoqué vendredi un incendie à la centrale nucléaire de Zaporojie, faisant craindre un accident majeur. Moscou a nié en être à l’origine.
Parmi les 500 manifestants, selon la préfecture, réunis sur le Vieux-Port à Marseille, Natalia, une Ukrainienne de 56 ans qui préfère ne pas donner son nom de famille, a lancé un appel aux dons pour aider la population. « On a besoin de gants, de bonnets et de médicaments pour nos soldats, en priorité », a-t-elle souligné en exhortant les pays de l’Otan à « fermer le ciel de l’Ukraine ».
« Évitez une catastrophe nucléaire »
Les États-Unis et les pays européens ont promis une aide militaire à l’Ukraine mais se sont refusés à imposer dans son ciel une « zone d’exclusion aérienne » qui les ferait, de fait, entrer dans la guerre.
« Fermez le ciel ukrainien », « évitez une catastrophe nucléaire », ont exigé les manifestants – 2 000 selon la préfecture – à Rennes.
« On sera là chaque week-end, à Paris ou ailleurs, jusqu’à ce que Vladimir Poutine parte, retire ses chars », a assuré à l’AFP Aline Le Bail-Kremer, membre de Stand With Ukraine, une des organisations à l’initiative du rassemblement dans la capitale.
À cinq semaines du premier tour de la présidentielle, deux candidats à l’Élysée, Yannick Jadot (EELV) et Anne Hidalgo (PS), se sont joints au cortège parisien, avec des élus LREM et LR.
D’autres rassemblements de soutien à l’Ukraine sont prévus ce week-end dans toute l’Europe. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi à Zurich, en Suisse, et plusieurs centaines d’autres à Londres.
Il y a une semaine, des centaines de milliers de personnes aux couleurs jaune et bleue étaient descendues dans les rues : quelques milliers en Russie, au moins 100 000 à Berlin, 70 000 à Prague, 40 000 à Madrid notamment.
Avec AFP
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